• Ca-y-est j'ai fini de réviser corriger le manuscrit de mon prochain livre " Ingrid Absente ( Pathologie d'Un Vide )".

    Je l'ai fait bien entendu à partir des articles écrits ici, ceux qui précèdent " Un effacement " . J'avais rédigé mon premier livre " Voir Y. et mourir ", en chroniques sur un blog comme celui-ci, puis j'avais travaillé à en faire un bouquin.

    J'ai envoyé le PDF de mon manuscrit à une petite maison d'éditions naissante, je n'attends rien de particulier sauf qu'ils pourront l'imprimer et hop voilà terminé fini.

    Je ne me suis jamais pris pour un " auteur ", je déteste qu'on se la pète avec ses petits pipis écrits.

    " Un effacement " ( 25 )

     


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  • En fait ces gens ( les anciens " jeunes " de notre entourage, à Ingrid et moi ), ils m'ont tous fait la morale comme les dirigeants d'une communauté Amish avant de bannir l'un des leurs.

    Je viens de regarder un film, une fiction, qui se passe chez les Amishes, ils emploient les mêmes termes que ces gens qui m'ont tant fait de peine ces derniers temps, ils m'ont montré du doigt, ont évoqué des fautes, ont fait appel à une sorte de morale qui leur est propre et m'ont condamné à une sorte de bannissement.

    Je n'envoie presque plus de mails, de SMS, je n'appelle plus au téléphone, car j'étais épuisé de tomber sur les répondeurs et en plus ma fille cadette, lorsqu'elle est venue quelques jours avec les deux enfants, elle m'a bien confirmé qu'ils en font exprès pour me décourager d'essayer de les appeler ou de dialoguer.

    Moi maintenant mon projet  est : je travaille depuis quelques temps le cornet à pistons et je fais des progrès assez vite : mon projet est de jouer du ragtime et du jazz traditionnel. J'en ai beaucoup joué autrefois, au saxo et à la clarinette, mais j'ai eu envie de me mettre au style du vieux trompettiste Bunk Johnson, car j'ai l'âge qu'il faut pour cela et son style n'est pas trop brillant, juste poétique, il reprend souvent son souffle, on est très très très loin de Dizzie Gillespie et cela m'arrange.

    Je joue pour l'instant " In the Gloaming " et je suis en train d'étudier " Climax Rag ".
    Et un jour j'irai à La Nouvelle Orléans et je ferai un boeuf avec des musiciens traditionnels du coin, comme les " Tuba Skinny " ou bien les " Shotgun Jazzband ", par exemple.

    C'est devenu le projet de mon ultime voyage. Je jouerai du cornet à la Nouvelle Orléans.

    " Un effacement "  ( 26  )


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  • Ce livre constitue une espèce de suite désabusée de " Ingrid Absente ( Pathologie d'Un Vide ) ", et donc on pourrait chaque jour y retrouver, comme pour aujourd'hui, ce style de déclarations :

    " Aujourd'hui pas un mail, pas une visite, pas un coup de téléphone, pas un message privé sur Réseausocial... "

    Car ma vie n'a pas changé.
    Juste qu'ayant entendu et lu des horreurs à moi adressées j'ai renoncé à sollicité le monde, car je m'étais tellement trompé en croyant naïvement que l'on m'aimait, que l'on m'appréciait, que l'on m'estimait.

    Un objet de moqueries et de risée, une espèce de personnage mauvais et pittoresque, voilà ce que je suis devenu à mon insu.

    Donc je travaille le cornet à pistons pour ne pas trop avaler de vinaigre d'un seul coup, Climax Rag et autres rags, cela me console d'avoir ce projet de Ragtimes enregistrés et de rêver de voyages et de musique.
    Je n'ai plus trop rien de bon à attendre de cette petite troupe foutue.

    " Un effacement " ( 27  )

     


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  • Ca-y-est je joue l'effacement, je le durcis chaque jour en essayant de me concentrer sur autre chose que le manque d'attentions et de sollicitude de celles et ceux qui m'entouraient du temps où Ingrid vivait.

    Ma fille cadette m'a démoli en me déclarant ses méchancetés affectives, j'avoue que j'ai dégringolé rapidement tout en bas de mon échelle et que les barreaux me paraissent très difficiles à gravir pour retrouver mon amour-propre.

    Mais je sais, j'ai parlé de cela, des sms méchants et cruels de son ex mari aussi, du mail terrible de ma fille ainée, et si je devais faire la liste des trahisons, on finirait par croire que je mens ou que je délire, du délire d'homme vieillissant.

    On a honte lorsqu'on n'a que cela à raconter, comme ceux qui ont la lèpre. Mais j'ai peu à peu acquis une sorte de crécelle et j'ai pris la décision, si l'on me parle de moi, du moins ceux qui me connaissaient " avant ", de le faire le moins possible en tous cas de ne pas révéler désormais mes véritables états d'esprit : tristesse, chagrin, mélancolie, sentiment d'injustice et frustration affective, déception et révolte intérieure.

    Je me tourne vers le cornet à pistons et le travail difficile qu'il me demande ( car je ne suis plus tout jeune et je débute, même si je progresse vite ! ). Pour l'instant j'ai le thème de " In the Gloaming " sous les doigts et j'avance lentement mais surement dans " Climax Rag ", par contre j'ai des nausées, des douleurs aux abdominaux, je ressens de l'essouflement assez vite, c'est le manque de pratique et l'âge, je crois.
    Ou le manque de conseils.

    Mon jeune prof de trompette est en vacances et ne me fait pas signe pour l'instant, je me débrouille donc seul. Courage !

    "  Un effacement "  ( 28  )


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  • C'est donc cela, tu adores tes gamines, tu les bichonnes, tu t'investis pour qu'elles aient un avenir, pour qu'elle se sentent importantes, aimées, tu les aimes, et puis un jour tu t'aperçois que tu ne leur manques pas, que même tu les emmerdes à t'emmerder d'elles.

    Tu es devenu un grotesque, un " Pantalon " de théâtre italien, au mieux un pittoresque.

    Donc je m'efface.

     

    " Un effacement "  (  29  )


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  • Hier c’était l’anniversaire de la fillette du fils de ma femme.
    Elle a bouclé sa première année.
    Cela m’a fait un peu de vie, une invitation.
    Le fils de ma femme et sa compagne se comportent de façon classique avec nous, ils sont moins compliqués, moins difficiles que mes propres filles.

    Je souffrirai toute ma vie de ce que j’ai découvert quand ma fille cadette est venue chez nous avec ses enfants : à savoir que je m’étais illusionné sur l’importance que j’avais gardé pour elle et sa soeur.

    J’ai du mal à admettre que j’étais devenu un sujet de moqueries, d’hostilité, quelqu’un qu’on voulait écarter.

    Bon j’ai compris, cependant : je m’efface et n’écris plus de mails ni de sms, plus rien, je n’appelle plus au téléphone, car si c’est pour devenir l’idiot du village, le vieux con, c’est trop douloureux.

    Aujourd’hui c’était un jour férié je me suis rendu pour lire un peu au Grand Jardin Magique, ma vie d’isolé se poursuit, le second volume d’  « Ingrid Absente « ressemble au premier.
    La différence est que je m’efface, que je n’espère plus rien, que je n’attends plus rien, que je me cache comme l’animal blessé, ce qui a été mon cas.

    Je ne pense pas que les gens s’imaginent qu’on puisse avoir une sensibilité à ménager. Que l’on observe, que l’on regarde, que l’on analyse et que l’on réfléchit.

    Au Grand Jardin Magique, il y avait un homme qui disait à voix haute et puissante le nom de chaque arbre, de chaque plante, de chaque fleur.
    Il disait cela comme s’il s’agissait d’une énumération, comme s’il constituait une liste, comme s’il faisait l’inventaire du Grand Jardin Magique.
    Savoir tous ces noms de plantes et n’en rien faire qu’une proclamation inutile.
    Cherchait-il à se faire-valoir, à briller par la connaissance qu’il a de ces noms ?

    " Un effacement "  ( 30  )


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  • Je me demande ce que cette  mise au placard affectif de ma personne fera de moi.
    J’imagine que cela va influencer mon caractère, que je vais me transformer, je le sais, car jamais on ne revient indemne d’une telle catastrophe.

    Je n’en reviens toujours pas de m’être trompé à ce point, je croyais vraiment, réellement que l’on m’aimait et que j’avais de l’importance, que ce que je disais et pensais était utile à ces gens, aux amishes.

    En ce moment je vois que je supporte mais je ne sais comment je fais, cela à l’air de se faire tout seul.
    J’ai même l’impression de ne même pas être triste mais je pressens que c’est faux.
    Mon chagrin traîne quelque part dans l’ombre.
    Il guette le bon moment pour s’exprimer.

    " Un effacement "  ( 31 )


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  • Bien sûr, je suis tenté d’envoyer un mail à mes filles, de leur envoyer un SMS, de leur téléphoner. Mais je me retiens, car ça a trop longtemps été des échecs, ces tentatives, et j’ignorais en le faisant que ça les emmerdait plutôt qu’autre chose.

    Du moins c’est ce que l’une m’a écrit et l’autre m’a dit.

    Je n’ai pas le droit de me plaindre d’isolement et de mise au placard.
    On m’a sous entendu que j’étais un individu désormais à tenir à distance.
    Je ne sais toujours pas pourquoi.
    Je ne saurai jamais pourquoi.

    N’ai pas envie de donner dans le complotisme ou la paranoïa kafkaïenne, n’ai pas envie de demander aux intéressées le pourquoi de leur comment, elles trouvent toujours de quoi répondre et au besoin enfoncer le couteau dans la plaie.

    Les évènements, la vie, les gens, tout cela rétablira l’équilibre un jour.
    La souffrance injustement infligée, ça se retourne toujours contre ceux qui en sont à l’origine. Mais c’est long.
    Et je n’aime pas les mesquineries vengeresses.
    J’aurais souhaité qu’elles se reprennent et qu’elles redeviennent les filles aimantes de leur gentil papa-gâteau.

    Il semblerait qu’elles entretiennent la légende du monstre, comme le faisait mon ex.


    SHOPENHAUER : " .... Les hommes ressemblent aux enfants qui prennent de mauvaises manières dès qu’on les gâte ; aussi ne faut-il être trop indulgent, ni trop aimable envers personne. De même qu’ordinairement on ne perdra pas un ami pour lui avoir refusé un prêt, mais plutôt pour le lui avoir accordé, de même ne le perdra-t-on pas par une attitude hautaine et un peu de négligence, mais plutôt par un excès d’amabilité et de prévenance ; il devient alors arrogant, insupportable, et la rupture ne tarde pas à se produire..."

    " Un effacement "  (  32  )


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  • C’est toujours souvent presque toujours au cas-
    que
    J’écoute
    Cette chanson celle-ci ou une autre
    Cette fois
    C’est « Goodbye Marylou «
    Je slurpais du sorbet au curaçao
    Tu commences : tu peux plus t’arrêter
    J’avais fait 500 bornes au volant
    J’avais mangé un sandwich de carton au fromage
    A la consistance de chewing-gum
    Ils te font payer ça une fortune les salauds de l’Autoroute
    Ils savent que t’avaleras pas le goudron
    Plus tard j’ai ressorti un vieux chapeau de cow-boy
    Montré mes photos de tir à la winchester à un petit garçon
    Ne m’envie pas trop petit gars
    Car la vie ne se résume pas
    A ça
    « Goodbye Marylou « 1989
    C’était l’amour dans une fusée
    Ca nous a fait monter si haut
    Que je suis seul redescendu

    " Un effacement " ( 32  )


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  • Il y a des jours comme ça où l’on a de nouveau le désagréable sentiment d’évoluer dans un véritable désert, vide d’humanité.

    Et que cela n’ira pas en s’arrangeant.

    Je suis devenu boulimique, j’atteins les 100 kgs.
    Tout cela parce que je suppose qu’inconsciemment j’essaie d’avoir de l’importance.
    La boulimie, c’est quand on gagne en poids parce qu’on perd en sentiments.
    Jamais je ne mendierai ce qui m’est du.

    " Un  effacement "  ( 34  )


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