• Depuis que je lui ai envoyé la lettre d’invitation à l’hommage pour les dix ans de la disparition d’Ingrid, sa fille a repris une sorte de relation par SMS avec moi.
    Je ne pense rien à ce sujet car elle serait capable de tout briser d’un coup pour une raison ou une autre.
    Je ne pense pas non plus que ça soit par intérêt pour ma personne.

    Quant à ma fille cadette, elle ne répond quasiment plus à mes SMS et ne cherche pas à entretenir la relation à distance entre nous et les petits-enfants, que nous avons eux une semaine en vacances chez nous.


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  • Je réussis fort bien mon effacement, je ne demande plus à personne de me téléphoner ou de m’envoyer mail, ou message privé sur Réseau Social ou SMS.
    On gagne toujours la partie lorsqu’on est du coté des frustrateurs, des abandonneurs.
    J’ai le sentiment d’avoir abandonné la partie, comme un nageur qui s’essoufle en essayant de flotter après le naufrage du grand navire et qu’il se laisse aller à la noyade.
    La fille d’Ingrid m’écrit de temps en temps, depuis qu’elle a reçu la convocation à l’hommage pour les dix ans de la disparition de sa mère, elle m’envoie du SMS et nous bavardons un peu par ce biais. Mais ça durera ce que ça durera.
    Je ne suis plus convaincu de quoi que ce soit, parfois je me fais l’effet d’être en train de geler, côté sentiments.
    Ma fille cadette est dans la panade financière, elle est en fort découvert, n’arrive pas à remonter la pente, depuis qu’elle s’est endettée pour son nouvel appartement.
    Je crois qu’elle revoit de temps en temps l’homme pour qui elle avait quitté son mari.
    Je lui ai proposé de prendre en vacances de Toussaint les deux enfants, ceux qui sont venus chez nous pendant les grandes vacances.
    J’ai parlé au téléphone avec ces deux petits, j’étais étonné qu’ils aient l’air si joyeux, je crois que les enfants n’ont pas réelle conscience des drames qui se nouent juste au-dessus de leur tête. Je crois que les enfants sont d’indécrottables optimistes.
    Une jolie vie de famille a été brisée, leur jolie vie de famille, les voici une semaine chez l’un, une semaine chez l’autre.

    " Un effacement  "  (  39  )


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  • Il y a eu cette petite réunion au cimetière, devant la plaque d’Ingrid, au colombarium.
    Je m’étais imaginé qu’il y aurait une assitance d’une trentaine de gens, mais nous n’étions pas nombreux.
    Il y avait la fille d’Ingrid, son compagnon et leur petit garçon, la soeur d’Ingrid et son mari, ma fille ainée, deux collègues, deux ATSEM et deux anciennes élèves.

    Je n'ai

    Nous avons mangé le midi dans une pizzéria.

    Je n’ai toujours pas de nouvelles de ma fille cadette, je sais qu’elle est déjà arrêtée par le médecin, je m’inquiète beaucoup car elle a des tendances suicidaires.

    Mes boyaux sont noués. En fait j’ai peur qu’elle ne passe à l’acte. Le silence terrible est comme une menace.

     

     " Un effacement " ( 40 )


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  • Ce matin j’ai eu une crise de larmes silencieuses. Je me sentais déprimé à cause d’hier, avoir eu tout ce mal à savoir ce qui se passait pour ma fille cadette, et celle-ci qui ne m’a rien raconté au téléphone, et les autres qui faisaient semi-omerta :
    - Je vais bien, m'a-t-elle dit.
    J’apprends juste après par son fils qu’elle est souffrante.
    Je me sentais triste et abandonné, et je me faisais du souci pour elle.
    Les bi-polaires, ils réservent souvent de très mauvaises surprises.

    J’ai donc décidé de jouer la comédie désormais, cela fera partie de la stratégie de « l’effacement «, c’est-à-dire que ça ne sera plus moi mais une image polie de moi, astiquée, sympa, et.c...

    Je ne serai plus moi mais quelqu’un qu’on va apprécier pour un jeu de comédie. Puisqu’ils ne savent pas m’apprécier ou ne veulent pas m’apprécier comme je suis, je vais leur fournir du toc sucré.

    " Un effacement " ( 41  )


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  • Le principe est de ne pas se laisser noyer par un coup de cafard. Ces derniers temps, vu la situation et peut-être certainement relancés par la réunion au cimetière d'Y., qui concernait la disparition d'Ingrid, et aussi à cause de cette omerta qu'on m'impose justement quand ma fille cadette va mal, ces derniers temps j'ai été attaqué rudement par les coups de cafard.

    J'essaie de mettre au point une technique de " non-existence " mais ça n'est pas simple, je pense que ça se rapprocherait de la méditation bouddhiste, mais dans un autre esprit, plutôt une espèce de mort-vivante, on agit, on fait semblant, on continue, on fait, on dit, mais on n'est pas.

    Oui l'existence est difficile pour moi en ce moment, j'ai l'impression de revivre mon livre " Ingrid absente ( pathologie d'un vide ) ", d'en revivre les pages.

    Mais bon je vais explorer la technique de " non-existence ", pour voir si ça peut servir. Faut bien trouver des combines et des trucs pour survivre dans la douleur .

    " Un effacement "  ( 42 )


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