• Je ne sais même pas comment je fais pour supporter que mes filles semblent m'ignorer la plupart du temps.

    J'ai bien compris que j'avais présumé de mon importance pour elles.

    Je ne sais quand " cela " a commencé.

    Je sais que j'en ai pris conscience il y a un an environ, ce qui m'a amené à écrire ce livre qui va paraître : " Ingrid absente ( pathologie d'un vide ) "
    Et puis voilà maintenant que j'écris " Un effacement ".

    C'en est la suite, différente, presque plus triste car je ne me bats plus, je crois être résigné, je m'efface. Ma fille cadette m'a démoli cet été, dans mon salon, des paroles pleines de poison, qui m'ont donné envie d'en finir avec l'existence.
    Ce mail de ma fille ainée, méchant et injuste.

    Et pourtant depuis quelques temps je vivote sans trop de chagrin. Je continue.

    Je fais des progrès au cornet à pistons. J'ai ce projet de CD de ragtimes, je fréquente le théâtre universitaire, nous allons commencer à travailler une pièce de Bertolt Brecht. Je suis souvent méfiant, ne pas me laisser déborder par la peine et le cafard dans lequel m'ont mis ces filles oublieuses.

    Je me dis : " Elles ont tellement de soucis ".
    L'une a quitté son mari et s'est couverte de dettes, elle souffre de bi-polarité.
    L'autre s'est fait larguer par son mari.

    " Un effacement "  ( 43  )


    votre commentaire
  • Ma fille cadette, je lui demande pas SMS ( son téléphone en ce moment est tout le temps sur répondeur ) des nouvelles.
    Elle m'envoie chier, ajoutant même qu'elle n'aime pas qu'on lui " mette la pression".
    Il y a un mois elle me téléphonait pour me demander de lui prêter de l'argent pour prendre le train pour Paris aller-retour rejoindre un monsieur.
    En fait la mémoire est tellement courte qu'elle ne traite que de l'immédiat.Tout le contraire de la maladie d'Alzheimer.

    Il y a des gens qui sont gentils avec toi quand ils ont besoin de toi et qui redeviennent très vite méchants dès que leur plaisir est bouclé.

    Cela me fait écrire des truismes, des clichés, des lieux communs.

    " Un effacement "  ( 44  )


    votre commentaire
  • Aujourd'hui c'est un de ces dimanches où ma femme est partie travailler à l'hopital, ça va durer de 11 h ce matin à 22 h ce soir grosso modo.

    Son fils n'habite pas loin avec sa compagne et leur petite fille.
    Ma fille ainée passe le week- end chez le fils de ma femme.

    Ils sont à 30 minutes d'ici, ils savent que je suis isolé, tout seul, une longue journée.

    Ma fille ainée, je l'ai vue pour la dernière fois à la petite réunion pour les dix ans de la disparition d'Ingrid. Je lui avais, à cette occasion,  payé sa part à la pizzeria car elle est " juste " financièrement depuis que son mari l'a quittée, cet été.

    Elle commence à revoir la fille d'Ingrid qui du coup m'envoie beaucoup moins de mails.

    Je pratique l'effacement qui consiste à ne même pas les  appeler ou les inciter à me faire signe.

    De toutes façons ça serait par charité et j'ai ma dignité.
    Cela ne m'empêche pas de supporter un léger cafard, par leur faute.

    " Un effacement " (  45  )

     

     


    votre commentaire
  • Ma fille cadette : elle ne répond plus à mes sms demandant de ses nouvelles.
    Je sais qu'elle a des soucis créés par son ex, au début ils se la jouaient " divorce loyal et en toute amitié ", mais il semble que ce garçon tourne casaque et décide de lui faire des ennuis, sachant que sa situation est un brin fragile ( santé et dettes )

    Elle m'a envoyé chié par SMS récemment, elle appelle mes demandes de news : " mettre la pression ".

    Puis voilà que ce soir je reçois un SMS d'elle me disant que je peux l'appeler. Je lui ai laissé un message sonore pour lui demander qu'elle me dise par SMS de quoi il s'agit.

    Je me méfie, à juste titre, avec elle on peut s'attendre à tout quand elle est en crise. Et elle ne prévient pas. Sa maladie, c'est cela.

    " Un effacement " (  46  )


    votre commentaire
  • On ne me laissera que le droit d'être chagrin, de me ronger un peu dans mon coin, de souffrir de l'abandon par les filles de leur ancien Papa Gâteau.

    Certains jours c'est plus pénible que d'autres.

    Je me concentre sur la musique, l'écriture, ce qui peut me détourner des pensées sombres.

    N'ai pas envie de devenir ce qu'elles croient que je suis devenu, c'est à dire un vieux con qu'il est bon de laisser tomber dans un coin comme une chaussette qui pue.


    votre commentaire
  • Si je ne m'efface pas de moi-même on m'efface.
    Ai reçu SMS insultant ce matin écrit par ma fille cadette, qui donc à mon avis ne va pas bien, c'était blessant, méchant, infondé, une espèce de billet d'humeur tout à fait massacrant et désolant, qui en dit long sur son état d'esprit.
    Toujours cette maudite bi polarité. J'ai essayé de la raisonner par une réponse logique et sans colère mais cela ne sert à rien.

    Sa mère s'emballait de la même façon et me disait les mêmes saletés gratuitement.

    Nous devions avoir à la maison ses deux enfants pour les vacances de la Toussaint, quelques jours. Elle m'a laissé un message sonore :

    " Tu auras mes enfants lorsque tu te comporteras normalement ".

    Quant à sa soeur ainée, qui s'est fait quitter cet été par son mari, elle est allée rendre visite à mon beau fils, le fils de ma femme, à vingt minutes de chez nous. Elle a fait 250 km en train pour ça, elle n'a pas voulu venir me rendre visite, d'après ce qu'il a dit à sa mère, ma femme, qui lui a reproché de jouer le jeu d'isolement de ma personne qui est devenu un sport familial pour des raisons inexistantes, si ce n'est une sorte de méchanceté délirante et bizarre.

    Moi je continue l'effacement, mais je suis triste et j'ai le cafard, une espèce de boule au fond de la gorge qui est signe que j'ai envie de pleurer mais que je me retiens.
    En fait je suis rejeté comme ces gentils enfants des collèges dont on se moque et qu'on met en quarantaine pour des raisons vides, juste PARCE QUE C'EST EUX.
    Je suis devenu une sorte de paria sans en connaitre la cause.

    " Un effacement " (  48  )


    votre commentaire
  • Lorsqu’on sait qu’on a une tumeur maligne, on fait la gueule. On trouve qu’elle n’aurait pas du s’installer dans notre corps, on a un sentiment d’injustice, car un cancer c’est comme une punition ou une attaque injustifiée, qu’on n’a pas cherchée, pas voulue, pas méritée, qu’on aurait voulu éviter mais qui est venue sans prévenir.
    On en souffre, on a peur que cela s’étende, que l’issue soit fatale.

    Mes filles, en me rejetant sans raison valable, sans raison avouée, m’ont installé un cancer au moral. Je souffre beaucoup de mon exclusion de leur vie, de leur antipathie nouvelle, de leur mépris du mal que je subis.

    " Un effacement " (  49  )


    votre commentaire
  • L’un des nombreux et importants soucis qui sont causés par cet effacement de ma personne que font mes filles est que je ne vois pas mes petits-enfants.
    Les deux enfants de ma fille cadette devaient venir pendant la Toussaint, ils s’y attendaient, mais je ne sais quelle mouche a piqué leur mère, elle a coupé toute possibilité de communiquer au dernier moment.
    Son ex a d’ailleurs envoyé un SMS à ma femme pour savoir ce qui se passe.

    Moi je ne peux plus contacter mes filles car elles font avec moi comme ces maîtres qui chassent leur chien, en train de les suivre, à coups de cailloux.
    Le chien ne sait pas pourquoi son maître le chasse, donc il persiste, le maître ne parvient pas à tuer les sentiments qu’a sont chien envers lui, il lui lance des cailloux pour le décourager.

    Mes filles font pareil avec moi. Elle me traitent comme un petit chien qui essaie de les rejoindre mais dont elles ne veulent plus.

    " Un effacement "  ( 50 )


    votre commentaire
  • Je suis souvent fatigué de penser à ces deux filles qui m'ignorent. L'ainée m'a sèchement écrit un tout petit SMS pour me dire qu'elle ne viendra pas à Paris. Pas de formule genre " bises " ou " coucou Papa ", rien. De l'info glacée. Sans affect apparent.

    Cela me chagrine mais bon se chagriner est d'une rare inutilité.

    C'est la solitude de la peine du coeur qui pleure.

    Je me retrouve souvent, lorsque je travaille mon cornet à pistons, dans la position de Monsieur de Sainte Colombe, qui s'entrainait et s'entrainait encore pour mieux jouer et qui souffrait du deuil de son épouse. Moi j'ai le deuil d'Ingrid et je dois faire le deuil de la relation avec mes filles parce qu'elles l'ont ainsi décidées. A force de me traiter en puni on dirait qu'elles y croient, que j'aurais fait quelque mal .

    "  Un effacement "  ( 51 )


    votre commentaire
  • C'est un dimanche matin de Toussaint.
    Ma femme est partie travailler à son hopital.

    Moi j'ai le bourdon.
    En m'éveillant je pense à mes deux filles qui m'oublient et même se montrent agressives envers moi quand je leur envoie un SMS pour avoir des nouvelles.

    On dirait qu'elles ne me reconnaissent plus le droit de les aimer.
    Moi je l'ai toujours fait j'ai été un papa gâteau attentif et empathique.

    Je ne mérite pas ce qu'elles me font subir depuis quelques mois.
    Je n'ai absolument rien fait qui puisse justifier cette sorte de mépris qu'elles entretiennent envers moi.

    " Un effacement "  (  52  )


    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires