• Je sens tout doucement ma souffrance, mon chagrin, ma déception, qui semblent s’unir et qui commencent à penser au combat.

    Je sens des idées de bataille, d’escarmouches, d’offensives qui me viennent.
    Chaque jour qui passe alimente tout doucement l’esprit de contre-attaque.

    La combativité.

    Il ne faudrait pas que je constate l’absence de sentiments définitive chez mes filles que j’ai tant aimées et que j’aime encore tant.

    Cela aurait des relents de trahison et je commencerais à me dire que cela serait devenu impardonnable et que cela devrait se voir puni.

    " Un effacement  " (  53  )


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  • C'est comme du feu dans les tripes, cette peur de ne plus être apprécié aimé comme " avant " par mes filles.
    Cela me ronge.

    Il ne faudrait pas que cela me déprime.

    En fait cela ne peut pas me déprimer car je sais à quel point la dépression serait une perte de temps.

    D'autre part je ne sais pas comment agir. Il est de ces problèmes que posent les gens et qui sont infernaux car insoluble.


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  • Hier, nous avons pu parler au téléphone avec les deux petits de ma fille cadette, ceux que nous aurions du avoir chez nous pendant les vacances de la Toussaint.

    J'ai essayé d'expliquer à S., le garçon, qu'il y avait eu des " problèmes techniques de communication ", car il n'avait pas compris pourquoi ça ne s'était pas fait.

    Je ne pouvais pas lui dire que sa mère avait empêché leur venue chez nous en empêchant toute relation sur un coup de tête.

    Nous avons pris l'adresse du père des petits pour leur envoyer notre colis de Noël, car vu les humeurs de leur mère, il ne serait pas certain qu'ils le reçoivent. Le silence, c'est le pire des mensonges. Je ne sais plus qui a écrit cela.

    " Un effacement  "  (  55  )


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  • Une journée très sévère pour mon moral. Parfois c’est très dur de s’adapter à la vie de crotte humaine.
    Mes filles ont fait de moi une merde humaine.
    J’en suis désolé, chagrin, je ne sais trop que faire de ma personne.
    Parfois j’ai même envie de me supprimer.
    L’image que j’ai de moi même est très abîmée détériorée, je perds l’estime de moi.

    Le fils de ma femme n’aurait jamais du inviter ma fille ainée à venir passer un dimanche chez lui à deux pas de chez nous, ils ne sont pas venus me voir, j’ai passé ce maudit dimanche seul comme une daube, à attendre qu’ils viennent me visiter, et rien, rien, pendant des heures d’attente. Je me disais : « Tiens elle n’a pas du aller le voir sinon ils seraient venus «.
    Le pire est toujours à craindre, je vis toujours le pire.

    Le pire, on ne l’imagine jamais. Je n’avais pas imaginé qu’Ingrid mourrait si vite.
    Je n’avais pas imaginé que mes deux filles commenceraient à m’oublier et même désormais à me traiter comme un méchant ou un indigne d’un seul de leurs regards.

    J’étais triste aujourd’hui parce que la situation perdure et qu’elle mène vers je ne sais où . Cela me fait perdre le goût de vivre.
    Je ne sais trop ce que cela va faire de moi et si cela va abîmer ma personnalité.

    " Un effacement "  (  56  )


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  • Oui, hier c'était terrifiant pour moi... Il y a des jours comme ça où l'on est en danger.
    Bizarrement sans que je sache pourquoi je me sentais mieux ce matin.

    J'ai me soulager en pleurant, j'ai exprimé ma réelle douleur et ça a calmé un peu la blessure, peut-être.

    Cet après-midi, je suis allé chercher les billets de TGV aller-retour pour Paris.

    Dans quelques jours je vais passer une journée là-bas, en compagnie de la fille d'Ingrid ( avec qui j'ai repris la fréquentation cet été à la suite de l'invitation que je lui avais faite de venir aux 10 ans de disparition d'ingrid ) et de son petit garçon.

    Les éditions m'ont envoyé un mail m'expliquant que la mise en page de mon prochain livre est en train de se faire ( " Ingrid absente ( pathologie d'un vide " )

    C'est le livre que j'ai tiré de la première partie de ce " Journal d'Isolement ", du temps où je mettais des dates. Le prochain sera rédigé à partir des notes que je prends ici en ce moment, les " effacements " . Je cherche des titres, par exemple " Le père oublié ", et.c, mais je pense que la bonne idée viendra d'elle même.

    Hier j'ai failli me noyer dans mon chagrin. Aujourd'hui j'ai sorti la tête de l'eau et j'ai respiré à nouveau.

    " Un effacement "  (  57  )


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  • Soudain mes tripes se nouent, sans prévenir.

    Une sorte de peur panique que mes filles ne m'adressent plus jamais la parole.

    Et puis je me ressaisis mais tout cela est fatiguant et pénible.

    Je ne voudrais pas que cela joue sur mon caractère, ma façon d'être.

    Elles me font vivre l'enfer sans même en avoir conscience.

     

    " Un effacement "  (  58  )


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  • On va dire que je n'ai pas de chance : mon prof de trompette m'avait laissé tomber sans aucune explication après seulement deux cours. J'avais senti que ça se passerait comme ça car je commence à me voir comme celui qu'on abandonnera un jour ou l'autre.
    En effet, c'est comme ça que ça s'est passé.
    Je l'ai rappelé à l'ordre, il m'a répondu un SMS avec les explications habituelles : un planning trop dense, des ennuis " perso " ( " perso " c'est pratique, ça évite de mentir plus en profondeur, on ne ment qu'en surface ).
    Evidemment je n'en ai pas cru un mot car cette génération ils font tous comme ça : ils n'assument rien, se défilent, occultent, font de la rétention d'infos, gardent tout pour eux, font l'autruche, ne prennent jamais parti sauf pour des causes qui n'en sont pas ( les légumes bios, les animaux, et.c ), ils s'abstiennent aux scrutins...

    Pour les cours de théâtre, j'ai été obligé de les quitter, car cela ne se passait pas comme je m'y attendais. La salle de répétition n'étais pas un théâtre, le prof ne songeait qu'au spectacle de fin d'année, n'avait pas de plan pour assurer un cours structuré, c'était un peu trop bricolage.
    J'ai fait savoir par mail que je quittais, en donnant mes raisons, qui en gros concernaient le mode de fonctionnement de " l'atelier comédie ".

    Et bien j'ai reçu un mail en réponse, qui se moquait de moi, on m'y indiquait l'adresse du Cours Florent, comme si j'étais un prétentieux qui exigeait des cours comme ça se donne là bas. Ils m'ont demandé de les informer quand je jouerai dans un spectacle où je serai en haut de l'affiche ...Bref c'était un brin haineux et méprisant, ça m'a déçu et même un peu attristé, d'autant plus que mon mail de départ était respectueux des personnes.

    Le rejet, encore le rejet, toujours le rejet. Ca fait un peu complotiste ou délirant, mais bon, tous ces malentendus sur ma personne.
    Ingrid ne s'était pourtant pas trompée et il me semble que ma femme, qui lui a succédé après sa mort, ne s'est pas trompée sur mon compte non plus.

     " Un effacement "  (  59  )


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  • La mère de mes filles, qui se comportait de façon monstrueuse en tant qu'épouse et en tant que mère, elle m'avait dit un jour :

    - Pffff, pour l'instant elles t'adorent parce qu'elles ne savent pas qui tu es vraiment. Un jour, quand elles auront compris, elles te feront la gueule une bonne fois pour toutes, suffira d'attendre patiemment. Ce jour viendra.

    Ce jour est venu.

    " Un effacement " (  60  )


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  • Le théâtre la vraie raison de mon abandon du groupe c'est qu'il était constitué d'une douzaine de sexagénaires et plus âgés, qui tous ont gardé l'honneur d'être appréciés, choyés, respectés par leurs enfants adultes, ce qui n'est plus mon cas.
    Or, il y parmi eux pas mal de gens dont le caractère et les idées sont loin des miennes sur le plan de l'amour de la paix, de la gentillesse, de l'affection.

    Ils racontent tous comment s'est passé leur week end avec leurs enfants et petits enfants, ce dont je suis privé par mes deux filles sans raison aucune, ou du moins sans raison objective et avouable.

    Lorsque je dis à des gens que mes filles me snobent et même me critiquent, voire m'agressent en paroles et en actes, il y a toujours qqn pour dire :
    " Y'a pas de fumée sans feu "
    Et donc j'ai honte car c'est très difficile de faire admettre cette vérité qui est : mes filles je les ai soignées et adorées et elles me rejettent sans explications." Un effacement " ( 61 )


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  • Je m'aperçois que ça fait des années que ça me traine dessus, les abandons, les oublis de moi, les comme-si-j'étais-déjà-mort.

    Me souviens ma soeur, elle a développé sans raison logique une haine de ma personne, une espèce de jalousie je suppose, mes parents la traitaient de bourrique et moi j'étais toujours en tête de classe à l'école.

    Elle m'a donc ignoré à partir de l'adolescence et moi de même car je n'y trouvais pas mon compte.

    Mon frère s'y est mis en second, soudain, terminé, il n'a plus voulu entendre parler de moi. Je n'existais plus.

    J'ai demandé à  mes parents de lui faire entendre raison, mais en fait mes parents trouvaient qu'il avait raison, sans me dire pourquoi.

    J'ai donc rayé de ma liste de gens à fréquenter mes parents, je ne pouvais les voir sans penser à leur trahison, soutenir mon frère qui avait décidé que j'étais mort-vivant.

    Me souviens que j'en parlais quotidiennement à Ingrid, et à d'autres, notamment à mes filles. Elles avaient l'air de dire que je faisais une fixation là-dessus mais bien sûr que quand notre frère nous voit comme un mort on fait une fixation. Je voudrais bien y voir les autres, ceux qui n'ont jamais vécu ça.

    Et puis voilà que mes filles s'y sont mises aussi. Je ne sais même pas pourquoi, c'est une immense question de feu qui me brûle. Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?

    " Un effacement " (  62  )


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