• Il aura fallu trois ans pour que la distribution des parts d’héritage laissé par mon père soit effectuée, entre ma soeur, mon frère et moi.
    Une perte de temps due à l’incompétence ou au calcul des uns, à l’inertie et à la mauvaise volonté des autres.
    C’est moi qui ait fait en sorte que tout accélère, forçant l’étude du notaire au dialogue et menaçant mon frère, qui entravait volontairement la bonne marche des choses( fuyant et pratiquant l’immobilisme, puis la chicanerie ), afin que l’on puisse enfin conclure.
    De ce côté-là on peut parler, pour ma part, d’une sorte de réussite.
    Mais la médiocrité de tout cela me laisse un goût amer.


     " Un effacement " (  138 )


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  • En fait l'ennemi, c'est souvent la nostalgie, ces souvenirs qui essaient d'enfoncer la porte et qu'on n'a pas envie de laisser nous envahir l'esprit.

     " Un effacement " (  139  )


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  • La distribution des parts d'héritage est enfin effectuée.
    Ca y est je n'ai plus rien à voir avec ma famille d'origine, et c'est tant mieux, j'en avais eu ma dose de ces crétins méchants.
    Pour le reste, j'ai proposé de l'aide à ma fille cadette malgré son silence qui date d'une année.
    Je vais raconter ça un peu plus tard, pour l'instant j'ai un peu le chagrin, ça me fait trop de peine de raconter ce qu'elle m'a répondu.

    " Un effacement " ( 140  )


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  • J'étais seul allongé sur le canapé du salon et je regardais une fois de plus un de ces films de deuil que je ne peux m'empêcher de voir en boucle.
    Il y a " Sous la plage ", il y a " Caos calmo ", il y a " La chambre du fils ", et d'autres.
    Chaque fois je pleure car je n'ai toujours pas retrouvé Ingrid, malgré mes recherches. A croire que j'ai besoin de ces larmes et sanglots, car évidemment la pensée que mes filles m'ont tué m'attriste par- dessus tout ça.
    Elle ne revient plus me voir.
    En fait elle est morte.
    Et ça fait dix ans que ça dure....

     

    " Un effacement " (  141  )


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  • Tout le monde ne parle que de la Fête des Pères.
    Moi je fais tintin depuis longtemps. En même temps je ne suis pas conformiste, mais c'est le fait que les gens parlent des pères qui me ramène à ma douloureuse situation.

    En même temps j'ai dit à ma femme que mes filles, aujourd'hui sont contraintes de penser à moi à cause du bruit publicitaire qui est fait autour de la Fête des Pères.

    " Un effacement "  (  142  )


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  • Ce qui me désolé c'est que je rêve souvent que mes filles me parlent, souvent elles ont l'âge d'enfance. Puis je me réveille, un peu triste d'avoir eu ces songes de nostalgie et d'y avoir cru comme tout rêveur croit à son rêve pendant qu'il le fait.
    Je me dis en m'éveillant : " Ah tu avais oublié en dormant : elles ne te connaissent plus, ne t'aiment plus, ne te parlent plus.. "
    Et bien sûr je n'en connais pas la raison.

    " Un effacement "  ( 143  )


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  • Soudain j'ai reçu un SMS de ma fille cadette, la bipolaire.
    " Mon ex veut me faire enlever la garde alternée et a fait rédiger des attestations à charge monstrueuses, joue avec ma santé et mes enfants. Je pourrais te faire lire, même toi tu serais accablé... Son dossier est odieux mais heureusement très peu crédible mais j'aurai peur jusqu'à l'audience dans huit jours... "

    Plus tard, autre SMS :

    "... Justice rendue. Mon ex a perdu malgré les mensonges et les perfidies. Les enfants seront chez moi ce soir pour la première fois après un mois et demi retenus par leur père... "

    " Un effacement "  (  144  )


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  • Les jours se suivent et se ressemblent. Il apparaît que la résilience que je me suis construite ( étude du cornet à piston, constitution d'un nouveau contexte artistique, connaissance de personnes nouvelles, livre de poèmes, et.c ) commence à faire effet sur moi.
    J'ai cette ligne ininterrompue de " Mes filles ne me parlent plus ", qui est comme ces anciennes lignes télégraphiques fixées à des poteaux tout au long de la route de ma vie.
    C'est une voix qui répète cette phrase en sourdine à chaque minute, une sorte de drogue pourrie qui vaporise son pessimisme sur tout ce que je pense, dis ou fais.
    Je connais toujours le doute qui est : " Vais je continuer le chemin ? "
    Je le continue, jour après jour, aussi difficile que ça soit de temps en temps.
    " Un effacement "  (  145  )


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  • Une grosse vague de tristesse hier soir au moment de m'endormir, j'ai vu un type dans un film qui s'apprêtait à se voir exécuté par injection léthale, il pleurait en essayant de garder sa dignité et moi je pleure dans la nuit en essayant de garder ma dignité, car je suis si triste que mes deux filles ne m'adressent plus la parole, rien que par stupidité, maladie, bêtise, méchanceté.
    Personne ne pourra jamais me consoler de cette si grande douleur, je ne pourrai jamais l'évoquer avec précision, cela dépasse les mots, les entendements, les pages, les écrits, les capacités de compréhension de tous.
     " Un effacement " (  146  )


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  • Si l'on savait... Mais bon nous sommes à un moment où  il faut parler d'une souffrance en laquelle beaucoup peuvent se reconnaître.
    La mienne ne saurait intéresser qui que ce soit parce qu'au fond nous ne somme rien, que du vent qui s'en ira se perdre.
    Peut-être faut-il faire en sorte que la souffrance qui nous fait tant de mal soit enterrée.
    On l'enterre, on évite le sujet, elle étouffe dans le sol, loin.
    Mais je crois que parfois ce sont les gens que l'on fait devenir souffrance, ils sont la souffrance, ils ne sont plus ceux qui la portent ou la subissent, ils la deviennent.
    Je suis devenu la souffrance, je suis devenu l'abandon de moi-même par mes filles.
    Voilà ce qu'elles auront fait de moi.
    Et je pèse aujourd'hui 103 kilogs. Je n'aurai jamais été aussi important de ma vie.
    " Un effacement "  (  147  )


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