Ces journées continuent à être longues et monotones.

De plus ce sont des journées d’hiver.

Hier j’ai reçu un sms de ma fille cadette m’informant que sa fille ( qui a trois ans ) se trouvait à l’hôpital, car elle aurait fait des convulsions pendant la nuit.
Les médecins auraient parlé de crise d’épilepsie possible.

J’ai du relancer plusieurs fois pour avoir du nouveau.

Ma fille m’avait informé de l’incident mais elle n’entretenait pas le rafraichissement de nouvelles. Je devais demander si ça s’améliorait, s’il y avait à s’inquiéter.

J’ai eu l’impression d'avoir été mis au courant de tout cela par politesse, qu’ensuite on m’oubliait.

J’ai réussi à savoir ce matin qu’il n’y avait plus à s’inquiéter.
Si je n’avais pas demandé je ne pense pas qu’on m’en aurait reparlé, une fois l’incident clos.

Puis j’ai pensé :
- De toutes façons, j’ai du voir au plus trois fois ma petite fille, je ne la connais pas.
Je ne me souviens pas l’avoir tenue dans mes bras.
Je suis son grand-père théorique.
Et je suis devenu le père théorique de sa mère.

Il n’y a plus de temps à perdre et si tu vas dormir tu claques la porte de ton éveil et tu es totalement perdu tu es totalement perdu  et tu as oublié qu’Ingrid est morte et tu as oublié que tu es mort aussi.
Après t’ être battu à l’aveugle dans un sommeil sans fin te mettant toi-même knock-out tu prends conscience que tout est vide le monde entier s’allège le monde entier s’allège le monde entier s’allège le monde est entièrement lumière.