• Cette nuit j'ai rêvé que la petite fille qui est privée de nous par ses parents depuis huit mois était majeure, et que nous montions, le jour de son anniversaire, dans notre voiture pour foncer la voir, car elle pouvait désormais agir à sa guise et ses parents ne pourraient plus empêcher cette relation comme ils le font sans raison aucune depuis le mois de septembre.
    - Le temps joue pour nous, ai-je dit à ma femme.
    Nous étions joyeux.
    Quand nous sommes arrivés devant la maison de ses parents, qui avaient quinze ans de plus ( dans mon rêve, en plus les deux autres grands-parents, qui sont complices de cette immense méchanceté, étaient morts depuis longtemps ), nous avons guetté la sortie de la petite fille, et nous avons vu soudain une jeune fille souriante franchir le seuil et marcher vers notre voiture.
    - Depuis le temps que j'attendais de vous voir, Mamie Cathy et Bapù ! dit-elle en riant. Mes parents ne pourront plus jamais nous séparer. C'est un beau cadeau d'anniversaire que de venir me voir justement aujourd'hui !!!!

    En me réveillant, j'ai pensé que les autres se mordraient un jour les doigts d'avoir été si cruels pendant si longtemps et que cela ne leur porterait pas chance.

    " Un effacement " (  218  )


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  • La psy m’avait donné rendez-vous, mon premier rendez-vous d’une série ( du moins le pensais-je en entrant dans son cabinet ).
    Elle avait l’air mécontente, elle avait pris le ton d’une maîtresse d’école fâchée sur un cancre :
    - D’abord, qu’est ce que vous attendez de moi ? Pourquoi êtes-vous là 
    - Ben parce qu’on a rendez-vous….
    Elle a tordu sa bouche, ma réponse l’avait agacée en profondeur.
    S’ensuivit une démonstration ( elle ne me connaissait ni d’Eve ni d’Adam ) pour me convaincre que «  les gens comme moi n’ont rien à faire dans son cabinet car elle ne s’occupe que de gens qui souffrent … « 
    - Mais si je viens c’est que je souffre, bien sûr..
    - Non, vous ne souffrez de rien du tout. On va s’en tenir là… Ca fera 46 euros s’il vous plait.

    ( L’entretien a duré dix minutes ).

    " Un effacement "  (  219 )


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  • Ne m'ayant plus donné de nouvelles depuis son lamentable séjour chez moi ( insultes humiliantes, et autres gracieusetés ) l'été dernier, voilà que soudain ma fille cadette m'envoie un SMS pour me demander de l'aide financière.
    J'ai à peine lu son message, car évidemment, après l'avoir beaucoup aidée sur ce terrain l'année dernière, je m'aperçois que mon aide n'aura servi à rien du tout et que l'aider à nouveau ça serait pour qu'elle continue à déconner dans son coin, sans pour autant revenir sur les saloperies qu'elles m'a dites, et qui m'ont si profondément attristé, sans oublier le silence dans lequel elle m'a confiné, elle et sa soeur.
    Il va me falloir du courage pour ne pas l'aider, car je suis fait ainsi que j'ai du mal à laisser qui que ce soit dans la merde, mais ce courage, cette fois, je vais l'avoir.
    Il me faut me raidir et oublier que je suis un généreux.

    " Un effacement " (  220 )


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  • Hello , message important ( pour moi ! )
    Pour des raisons que je t'expliquerai à notre prochaine rencontre, je serais désormais satisfait que l'on ne me parle plus jamais de ma fille cadette, ton ex-femme, d'une façon ou d'une autre. Je tolérerai que mes petits enfants me glissent un mot à son sujet car ils sont  innocents, et donc je ne veux pas leur faire sentir mon dégoût.
    Mais je pense que toi tu peux comprendre cela, je veux désormais une omerta totale sur sa personne et tout ce qui s'y rattache, comme je te l'ai dit j'ai des raisons que je te dirai si tu veux.
    Il en est de même pour ma fille ainée. Même en cas grave, je ne veux plus entendre parler de ces filles qui m'ont renié depuis plusieurs années. Désormais je ne suis plus le père de personne.
    En espérant que tu comprendras, que tu admettras, et que tu essaieras de respecter ce silence ( ça devrait être facile ! ), même en cas très grave ( décès ou autre circonstance ), je t'envoie mes amicales pensées.


     
    Je suis désolé de lire ce message car je sens en creux qu'il a dû se dire ou se passer des choses que je ne connais pas. Tu sais bien que ce n'est pas moi qui vais te parler d'elle. Il y a longtemps que je ne le fais plus. Je cherche moi même par tous les moyens à m'en protéger et ne pas entendre parler d'elle. Je cherche chaque jour à protéger les enfants qui sont comme tu le dis innocents et je n'y parviens pas totalement. Elle est en train d'essayer de les retourner contre moi et y parvient en partie. C'est très dur car j'ai toujours essayé de les protéger y compris en ne leur disant rien de qui elle est, ce qu'elle fait etc par respect de sa personne.Bref je respecte ta demande bien évidemment et m'y associe d'une certaine manière. Je veux bien en connaître les raisons uniquement parce qu'elles pourraient me donner des clés de lecture à son état du moment. 

    Donc comme je te le disais, ma fille cadette, ton ex,  est rayée de ma mémoire, ce qui fait que si elle demande à venir avec les enfants cet été chez moi ( elle serait capable d'avoir ce culot ), je dirai que je ne suis pas là. J'espère que notre convention pour la dernière semaine d'aout est maintenue ?



    Aucun changement dans nos accords pour août. Ne vous en inquiétez pas. Jamais. Je suis POUR votre lien avec les enfants. Pour avoir une forme de paix j'ai dû moi aussi faire des concessions avec leur mère mais je reste, je crois, votre interlocuteur privilégié." Un effacement "  (  221  )


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  • Scott décida que c'était terminé : il n'avait jamais eu d'enfants, il n'avait pas connu sa première femme, il n'avait pas eu d'enfance, il avait juste vécu vingt ans de bonheur avec sa compagne Ingrid, pour le reste, il tournerait en gravitation autour de sa propre existence.
    Il démarerait sa nouvelle existence en n'y invitant que sa troisième femme.
    Il avait l'intention de ne plus poser pied à terre, il avait l'intention d'oublier ces gens méchants et sans coeur qui lui avaient provoqué tant de chagrin après la mort d'Ingrid.
    Il avait donc l'intention de tuer mentalement ses deux filles et le fils de sa femme, tous trois atteints de la même tare familiale, en cousins germains qu'ils étaient.
    Scott avait les yeux tournés vers son propre avenir, il s'agissait de le construire désormais, de s'y atteler, d'en faire quelque chose de sain et de solide.
    Scott aimait les projets et savait depuis toujours les réaliser.
    " Un effacement " (  222  )


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