• Dimanche 3 mai 2015 ( vers 18h )

    Souvent je pense : quand Ingrid est morte, les autres, ceux qui nous connaissaient, qui nous voyaient toujours à deux, ils m’ont envoyé à la mort de par leur inconscient, pour y accompagner cette femme et depuis ils me traitent en mort.

    Je ne reçois pas plus de visites qu’un tombeau.

    Un mort on ne lui parle pas, on ne lui téléphone pas, on ne lui rend pas visite, on ne lui écrit pas de messages.

    Je crois qu’Ingrid morte, ils m’ont considéré comme mort avec elle.
    Toutes ces hypothèses pour essayer de comprendre cet isolement dans lequel on me plonge !

    Bien pour l’instant dehors c’est pluie et vide triste lieu lotissement les gens enfermés chez eux ça bouge pas c’est mort gris inerte.
     
    Pas bien jojo, la fatigue, des suées froides, le temps pourri, avec un bout de moral dans les chaussettes, à cause de tout ça. En fait ce journal c’est une espèce de survie, en voyant, en lisant ces mots voilà j’existe un peu.

    Ai rêvé encore sur Ingrid, un rêve confus, elle vit dans mes rêves, ça fait comme un guet-apens, elle surgit au coin d’un rêve et me parle.
    Parfois ce sont des scènes vécues avec elle, d’autres fois ce sont des choses qu’elle me dit sur ce que je vis actuellement.

    Et là elle m’a dit, cette nuit :
    - Ils t’ont tué quand je suis morte.
    Je lui ai crié :
    - Non, pas vrai ! Je suis bien vivant bien vivant !
    - Non, m’a-t-elle répondu, toi tu es vivant mais eux ils vivent comme des morts.
    Elle s’est mise à pleurer en marmonnant :
    - Pauvre Claude... Pauvre, pauvre Ti Claude....

    Quand je me suis éveillé j’avais la fatigue de toute cette morbidité qui ne m’intéresse pas, je veux me tourner vers la vie.
    J’ai repensé au fils de ma femme, qui aura une petite fille avec la sienne cet été et ma femme qui, du coup,  ne cesse de tricoter et de préparer une chambre de bébé. Je crois que ça la fait s’évader de mes horribles soucis.

    Un truc embêtant : je pisse deux ou trois fois plus qu’avant dans la journée et ça m’interrompt souvent. Je dois pisser avant de partir en voiture, je dois pisser avant tout. C’est l’âge, la prostate et tout ça : pisser plus, c’est d’un ennuyeux !

    Bon également : obligations de faire des siestes. Je pense que la déprime dans laquelle je suis plongé à force d’être oublié et négligé par ceux qui faisaient mon univers me rend somniaque, j’imagine que ça doit avoir rapport, j’ai des crises d’envie de dormir soudaines.

    Le soleil est revenu et mon moral remonte avec. La solitude est moins pénible quand la lumière et bien claire et quand tout brille un peu au dehors.
    Ce matin je pensais : « Que sera ta destination finale de vie ? «....

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