• Mardi 19 Mai 2015 ( Vers 21h30 )

    Mardi 19 Mai 2015  (  Vers 21h30  )

    Ai reçu par La Poste le « Journal de Bolivie « du Che, qui va de Novembre 1966 à Octobre 1967. Je l’ai retrouvé dans la publication « Maspero «, je l’avais lu en 1978, et j’avais toujours rêvé de le relire, mais l’exemplaire que j’avais en main appartenait à la bibliothèque d’Y.
    Je l’ai acheté d’occasion pour 3 euros.
    Je n’espérais pas le retrouver un jour mais à l’époque il n’y avait ni informatique, ni Priceminister.
    Isolement, solitude, ce sont des thèmes qui deviennent cruciaux à mesure que l’année ultime d’ Ernesto Guevara avance.
    Isolement et solitude quand il écrit la dernière page de son journal et qu’il sera fait prisonnier le lendemain, abattu le surlendemain.

    J’ai consulté sur Internet de nombreuses photos, nombreuses.
    Il y a un mystère. Ces images mettent cet homme à grande distance car comme il était politicien il a toujours fait oeuvre de démonstration face à un appareil.
    Je me suis souvenu qu’il était mort à 39 ans et évidemment on ramène à soi et on se dit :
    - Je faisais quoi, à 39 ans ?
    Et je me souviens que je vivais avec Ingrid un superbe roman d’amour comme on en vit peu, depuis trois ans, c’était tout chaud tout brûlant entre nous et parfois je me dis que moi aussi il aurait fallu que je meure à cet âge, je serais mort en plein bonheur.
    Ingrid est morte alors que notre amour était encore tout chaud, bien vivace et bien brûlant, un amour de près de vingt ans qui n’avait pas été lézardé par quoi que ce soit, un amour presqu’insolent.

    Et bien sûr j’ai conscience que, partant de Che Guevara, de son isolement dans la jungle et de sa mort prématurée, je reviens comme toujours à Ingrid, à son isolement dans son lit d’hôpital, au mien, noyé dans le deuil, à la mort prématurée d’Ingrid.

    Elle est morte en 2006 et elle était née en 1953.

    Ingrid m’avait souvent parlé de Che Guevara car les gens de notre génération ont été marqués par son épopée, nous rêvions tous d’instaurer la révolution dans notre pays pour nous débarrasser des vieilles valeurs et pour rénover le vieux monde.
    Nous avions « fait « Mai 1968 et nous avions à cette occasion frôlé du doigt l’atteinte de notre but.
    Ingrid et moi étions en harmonie socio politique, même passé, même culture hippie..

    Me souviens longtemps avant d’avoir connu Ingrid, de mon escapade à moto, sur un petite cylindrée de 125 cm3, en une seule étape Rouen/Toulouse. J’avais pensé au Che et à son voyage initiatique avec son copain Alberto sur leur grosse Norton.
    C’était bien sûr la jeunesse et l’aventure.
    Nous avions gardé l’étincelle qui allume notre moteur d’aventure, Ingrid et moi et lorsque nous nous sommes croisés pour la première fois, les deux étincelles ont fait, ensemble, un brasier.

    Me voici désormais les pieds nus posés sur un petit tas de cendres froides.

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