• Samedi 30 Mai 2015 ( Vers 11h50 )

    Bien un réveil à l’horizontal, moins de douleurs qu’il y a deux jours, un petit soleil pâlot dans le ciel avec des nuages espacés.
    C’est un samedi, ça veut dire les gens ils vont se rassembler en groupes familiaux, les gamins pas d’école les gens pas de travail, sauf ma femme qui va bosser à son HP et moi bien sûr tout seul à partir de 13 h et jusqu’à 22 h environ.

    J’en ai parlé sur Réseausocial, c’est ça la guérilla : faire savoir de loin en loin qu’on existe mais qu’on n’existe pas. Cette situation ambigüe : tu respires ton coeur bat mais que pour toi même.
    Tant que tu vis personne ne s’intéresse à ton sort, une fois mort tout le monde se dérange aux obsèques car cela n’arrive qu’une fois et donc il n’y aura pas d’obligation de fréquentation.


    J’ai consulté ma boite-mails au réveil : rien. Ma boite à messages privésRéseausocial : rien. Mes SMS : rien. Je n’aurai pas un seul coup de téléphone, pas une seule visite.

    Ou du moins je ne m’y attends pas. Et même si j’ai un coup de fil ensuite il y aura un mois ou deux sans, s’il y a une visite ce ne pourra être que le fils de ma femme, que j’aime bien  mais qui à lui tout seul représente la seule source de visite spontanée chez nous.

    Sur Réseausocial, qui est mon seul lien palpable visible et effectif avec le monde extérieur, je donne beaucoup : articles culturels, chroniques socio-politiques, selfies, tranches de vie.
    Le résultat, question relationnel vrai, est quasi-nul. J’ai rencontré quelques personnes que j’avais connues sur ce site, nous avons pris un verre, lié amitié parfois.
    Mais si peu de monde et je ne les vois quasiment pas ou plus.

    Lorsqu’on rencontre quelqu’un le dialogue n’existe quasiment pas, les en-présences sont plein de silences de faux-samblants, de non-dits, de langue de bois, j’ai le sentiment que l’on ne peut plus se livrer ni dire le fond de notre pensée.
    Moi je le fais et moi on m’écarte, on m’évite, on m’isole.
    On ne se sent à l’aise qu’avec le superficiel être, celui qui ne va jamais mettre un pied dans ton jardin, lui-même fermé de hautes grilles infranchissables, et juste entr’ouvertes parfois.

    Nous dirons que ce que je vis est conséquent : des suites d’un grave deuil ( qui plus est d’un veuvage ), de la mise à la retraite professionnelle, du changement de région, de l’âge ( après la soixantaine on n’intéresse plus grand monde ), d’un contexte culturel d’époque ( violence, distance et froideur, concurrence les uns avec les autres ), et peut être aussi ma personnalité, particulière et atypique.

    En fait tout ce qui est écrit ici est une sorte d’échauffement avant l’épreuve d’isolement, solitude abandon que je vais devoir traverser à partir de 13 h jusqu’à 22 h comme je l’ai indiqué. Le samedi c’est plus pénible encore car tout le monde est en famille ou entre amis dans les jardins alentour et quant aux deux ou trois sur Réseausocial qui pourraient avoir l’attention attirée par mon isolement, ils sont occupés par famille, amis, chacun sa merde et moi surtout !

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