• Vendredi 29 Mai 2015 ( Vers 13h30 )

    Evidemment on n’est pas sans se dire qu’un « senior « comme ils m’appellent, ça n’aurait plus lieu d’inventer d’imaginer des choses intéressantes et nouvelles.
    On préfère le voir se concentrer sur ses bobos de vieux, comme mes rhumatismes articulaires, ça rassure et au moins il est à sa place. Le senior ça doit préparer les autres à son était de grabataire d’un avenir proche. Hier encore sur Réseausocial on amenait le mot « sénile « à mon sujet.

    J’imagine que sur le sujet « isolement «, « oubli «, abandon, tout sera raconté comme hier. Heureusement que ce journal n’est pas un roman d’aventures, justement entre autres bouquins je suis en train de me régaler avec le « Journal du Che en Bolivie «.
    J’aime bien comparer les actions simultanées de personnes aux quatre coins du monde et voici ce que j’aurais écrit dans un journal, en ce début d’aout 1967, j’avais 15 ans :

    « .... Nous allons passer la journée dans ce train qui part de Rouen pour aller en Suisse, nous conduire au chalet où sera installée notre colonie de vacances.
    Ce jour une jolie fille est venue me parler très chaleureusement, manifestement pour me faire de l’oeil, tandis que je jouais de l’harmonica pour attirer l’attention sur moi.
    - Dis donc tu joues bien de l’harmonica, toi, tu t’appelles comment ? Moi c’est Pascale, tu vas aussi à la colonie en Suisse ?
    Nous étions sur le quai en train d’attendre les moniteurs, qui feront l’appel, et nous commencions à nous repérer les uns les autres, essayant de voir s’il y aurait beaucoup de jolies filles pour les garçons, essayant de voir s’il y aurait beaucoup de jolis garçons pour les filles.... Soleil et plaisir, insouciance et sourires,  voilà ce qui est vaporisé sur cette belle journée d’été où les pré-ados que nous sommes s’apprêtent à vivre ensemble un mois sous le même toit, au milieu des montagnes de Alpes ... «

    Et pendant ce temps, le même jour,  le Che, dans la jungle de Bolivie, essayant de fomenter une révolution nationale avec une toute petite troupe de guerilleros :
    «.... Jour calme ; Miguel et Camba ont commencé à faire le chemin, mais ils n’ont fait qu’un peu plus d’un kilomètre en raison des difficultés que présentent le terrain et la végétation. Nous avons tué un poulain sauvage qui devrait nous faire de la viande pour 4/5 jours. ON a creusé des tranchées pour tendre une embuscade à l’Armée si elle venait par ici. L’idée est de le slaisser passer s’ils viennent demain ou après-demain et ne découvrent pas le campement et de leur tirer dessus ensuite.... « 

    Il avait une quarantaine d’années, moi j’étais un ado qui allait vivre ses premières expériences sexuelles maladroites et timide, à 10 000 km de la jungle de Bolivie où croupissait celui dont j’apprendrais la mort horrible et tragique peu après la rentrée des classes et dont je ferais l’un de mes héros.

    Ceci pour rappeler que l’isolement du Che devait être terrible à supporter, ceci pour rappeler que le mien, plus confortable certes mais tellement moins logique,  est très difficile à supporter aussi.
    Je pense au véritable isolement définitif des vieillards, sans famille, sans amis, avec peu de ressources, le mien est presqu’un « isolement de luxe «, même s’il est réel et lourd. 

     



    Vendredi  29  Mai  2015  (  Vers 13h30  )

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 14 Juin 2015 à 21:14

    Ne vous demandez plus ;

    s'exprimer sur les blog

    nous aide  a " vivre "

    ce lecteur inconnu

    que je suis

    venu sans être vraiment invité

    vous " écouter "

    a les mêmes questionnements que vous

    en tout cas , merci pour tous ces mots

    j'ajouterais un silence .............. comme en musique

    c'est beaucoup plus ... " parlant "

    Joden

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