• Jeudi 18 Juin 2015 ( Vers 19h25 )

    Je ne revivrai pas je ne revivrai plus ces instants précieux où le bonheur total m’est tombé dessus lorsque nous avons eu notre première conversation, Ingrid et moi, en 1988.
    Elle se faisait insulter, taper dessus par son compagnon alcoolique et névrosé, qui faisait des crises de paranoïa, voyant des nazis tourner autour de leur immeuble, piquant des crises de rage, habité par des obsessions sexuelles confinant au viol.
    Je me faisais insulter de mon coté aussi, frappé par mon épouse d’alors, qui était bi-polaire qui faisait des crises de tout, voyant des complots tourner autour d’elle comme des chauves-souris, piquant des crises de rage, hantée par des obsessions de violence, de sang, de meurtre, terrorisée par ses chimères et nous tourmentant, nos filles et moi, sans cesse.

    - Il me tape, je suis à moitié sourde d’une oreille. Il est menaçant. Il sort son couteau et le pose sur la table pour m’impressionner, me faire peur. Quand il veut obtenir de moi quelque chose que je n’ai pas envie de faire, il menace de s’en prendre à la petite .
    - Elle me gifle, elle me griffe, elle cache les clés de tous les placards, de toutes les portes, de la maison, elle cache les clés de la voiture, elle dit tout le temps : « Tu seras bien obligé... «
    - Moi il m’a menacé un soir avec son couteau, il m’a obligée à me raser la vulve puis à monter debout sur la table, avec mes bottes, et il m’a ordonné de déambuler, j’avais tellement peur du couteau, il était fin saoul.
    - Moi elle me dit sans arrêts que je suis un « pauvre mec «, que je ne suis qu’un raté, qu’elle me fera cocu à la première occasion.
    - Il parle d’une voix douce comme le sifflement d’un serpent qui va mordre, et puis tout à coup il se met à hurler de colère comme un fou furieux.
    - Moi, elle ne fait que hurler, elle ne sait pas parler tranquillement, c’est une malade, elle me bouffe petit à petit et parfois je n’en peux plus.
    - Moi aussi, parfois je n’en peux plus, cela ne durera pas.

    Ce fut notre toute première conversation.  Elle décida de la suite, car nous nous étions découvert une souffrance identique puis une envie de quitter chacun notre enfer.
    Nous sentions qu’en le quittant nous pourrions nous constituer une sorte de paradis, à nous deux.

    C’est ce qui s’est fait un mois plus tard.

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