• Mercredi 20 Mai 2015 ( Vers 23h30 )

     Robinson est seul.

    Bon il y a sa femme mais on ne saurait se contenter d'un couple avec chien pour se sentir très vivant.

    Mercredi 20 Mai 2015  ( Vers 23h30  )

    On me dirait devenu éclipse solaire totale. Cela me fait penser à celle que j'ai partagée avec Ingrid, il y a longtemps, un moment particulier de poésie et de rêve, un moment comme ça dans ma longue vie. On s'en souvient.

    Une éclipse solaire avait été annoncée

    Elle était intervenue pendant les vacances d’été, je crois au mois d’aout.
    Nous avions décidé, Ingrid et moi, que nous nous embrasserions dans la rue dès qu’il ferait tout noir.

     Ca devait être à peu près à l’heure du déjeuner et que le soleil était bien brillant et bien chaud et bien doré tout là haut.
    Et puis il avait commencé à se voir grignoté par de l’ombre et  peu à peu il avait disparu et nous étions descendus dans la rue et nous nous étions postés sous un arbre.
    Tout à coup il y a fait nuit partout et  l’air est devenu frais et  ce fut le moment pour Ingrid et moi de nous embrasser longuement, appuyés contre le tronc du platane.
    Pendant notre long et doux baiser j’avais entendu des oiseaux de notre arbre s’envoler, ils s’étaient tous arrêtés de chanter, ils regagnaient leurs nids pour la nuit.
    C’était la première fois que j’embrassais longuement une femme en pleine nuit à midi dans le silence absolu d’une totale éclipse solaire.

     J’avais pensé à cet instant au film « Le jour où la terre s’arrêta  «.
    Lorsque du coin de l’oeil, par dessus l’oreille d’Ingrid, je vis le soleil revenir, en commençant par un point lumineux au bord du disque noir,  je lui chuchotai une formule :

    - Klaatu barada nikto....

    - Qu’est ce que tu dis ? a demandé Ingrid en s’écartant doucement et en remettant ses lunettes noires à montures de carton.

    - C’est une espèce de formule intergalactique : Klaatu barada nikto....

     Ingrid m’avait pris la main :

    - On rentre ? J’ai faim....
    Pendant les quelques mètres que nous avions à parcourir jusqu’à l’école au dessus de laquelle nous habitions, Ingrid avait répété à voix basse, sous le soleil à nouveau éclatant :

    - Klaatu barada nikto...Klaatu barada nikto...

     
    Je me suis longtemps demandé si les gens se souviendraient aussi précisément que moi de ce qu’ils ont fait ou dit pendant ces quelques minutes d’éclipse totale de soleil, en 1999 ...

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