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Samedi 23 Mai 2015 ( Vers 11h40 )
C’est comme une guérilla que je mène contre l’isolement, la solitude, l’oubli.
Contre le manque de logique de ma situation.Ici , ce blog, c'est une arme de guérilla.
Je me bats aussi contre l’idée sombre que ma fille cadette, Hélène, est en danger de mort à cause des tendances suicidaires que lui inspire sa bi-polarité.
Il y a ces gens cruels qui croient bien faire en me rappelant que ma fille étant bi-polaire, et bien leur frère leur soeur, leur père, leur mère ou leur tante se sont suicidés.
Nous sommes à une époque où le nombrilisme faire taire l’empathie.
Ce matin je me suis réveillé l’esprit cependant relativement tranquille justement à cause de cette impression de guérilla que je mène, cette lutte de survie dans la jungle de l’oubli, du néant, pas de mails pas de visites pas de coups de fil pas de rencontres pas de messages privés.
Il y a Blandine mais ça ne suffira jamais, un couple ne peut survivre seul et Blandine n’est pas une animatrice, elle est gentille et tranquille, amusante mais peu loquace. Elle me répond.
Elle me parle rarement de sa propre initiative.
Les autres ne se manifestent toujours pas, c’est vraiment comme une longue traversée en solitaire qu’on m’aurait contraint de faire. On te met à ton insu sur un bateau, on le pousse doucement du pied, tu te réveilles au milieu de l’océan, tu ne sais où tu es ni où tu dois aller, tu es très décontenancé, stressé, angoissé, seul, tu te demandes où sont les autres, ce qu’ils font, pourquoi tu es là, tu as une radio à bord, tu appelles, ça ne répond jamais. Il ne te reste plus qu'à naviguer ou à te jeter à l'eau.
Ceux que je croyais connaitre, ceux que j’ai élevés, fréquentés, que j’ai amusés, distraits, que j’ai essayé d’enrichir avec mon savoir, ceux avec qui j’ai tout partagé, et bien leurs téléphones sont sur répondeur. Il m’arrive d’avoir une réponse à un mail ou à un SMS trois semaines, voire un mois après l’avoir envoyé.
Je refuse de mendier la sympathie, la reconnaissance, l’entretien commun d’une relation.
J’ai encore honneur et fierté, amour-propre.
Regretteront-ils un jour de m’avoir fait vivre ces moments où l’on se sent être devenu une merde sans importance ?
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