• Une belle journée de soleil, avec cette moiteur qui nous couvre les parties nues du corps, comme une sorte de combinaison moulante d’humidité tiède et glissante.

    Là haut c’est bleu et doré.

    Et bien sûr pas d’Ingrid qui adorait ces journées de vacances scolaires, Ingrid qui était institutrice dans mon école, nous étions si heureux de travailler ensemble et de passer ensemble nos vacances.

    Nous allions souvent camper dans un camping à la ferme, dans la région du Marais Poitevin.

    Je me reballade souvent de façon virtuelle dans ces coins : Coulon par exemple. Je voyage par Google Map.

    Nous étions à Sainte Christine, un  tout petit village si agréable à parcourir le soir tous les deux, avec la nuit qui tombait toute fraiche et notre westie Django qui aimait ces petites promenades.
    Nous rentrions au camp, nous ouvrions une bonne bouteille de vin rouge que nous dégustions en riant bêtement, nous lisions, nous faisions l’amour en entendant les grenouilles au dehors, les piétinements des chevaux voisins dans la nuit, c’était le paradis.
    Un vrai bonheur que de se réveiller et se retrouver le matin et d’avoir les pieds mouillés aux premiers pas dans l’herbe, pour préparer du café et du thé.
    Voilà tout ce qui me vient à l’esprit dans ces belles journées estivales de la fin du mois de juillet.


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  • To day c’est le parfum des journées que je déteste, qui s’additionnent les unes aux autres pour former une chaine mortifère de jours où l’on est dans ce désert qui nous pend au dessus de la tête constamment.

    Pas de mails, pas de messages privés Réseausocial, pas de tchat, pas de SMS, pas de coup de fil, pas de visite, rien.

    Et toujours cette absence qui semble vouloir durer, d’Ingrid. Je prends mon premier café elle n’y est plus, je mange le midi elle n’y est plus, il y a ma femme qui est là.
    Et ensuite quand Blandine part travailler jusqu’à 22h30 ce soir, Ingrid n’en profite pas pour se pointer.

    Je cherche Ingrid dans les rondelles de tomates, dans les grains de maïs, elle n’y est pas, je la cherche sous les morceaux de melon, elle n’y est pas, et non plus dans les petits morceaux de saucisse industrielle, elle n’y est pas.

    Alors voilà j’ai mal à mes articulations et je me sens seul seul seul seul seul seul  et je m’ennuie des gens, de voir des gens, de discuter avec des gens de me promener un peu avec des gens, de prendre un verre à une terrasse en ville avec des gens.

    Je m’allonge et seule la chienne shi-tzu est là pour donner un semblant de vie à cette mort vivante qui est la mienne depuis qu’Ingrid m’a lâché en plein vol, aspirée au dehors de notre bi-place.
    Je regarde un film et je vois qu’un homme rentre de captivité d’Allemagne en 1945 en amenant chez lui une femme de là bas.
    Le père d’Ingrid avait fait cela, il est revenu d’Allemagne avec une « boche «, comme on disait au début.
    Elle s’était heurtée, la mère d’Ingrid, à un sourd ostracisme venu des voisins.

    Donc ce film je ne l’ai pas regardé jusqu’au bout car cette fois une grande part d’Ingrid y était, elle est née de ce couple, un prisonnier français et une jeune allemande blonde aux yeux bleus .

    Cette femme, sa mère,  ne m’aimait pas, je l'ai déjà écrit dans ce livre,  les mères des femmes que j’ai fréquentées ne m’ont jamais aimé. Elles sont passées à côté de moi et m’ont détesté pour des raisons que j’ignore.
    Incapables de simplement tenir leur place de mère de leur fille.

    Moi ce film donc pas vu en entier car des larmes ont coulé de mes joues. Quand ma femme a de longues journées, je les passe péniblement en m’ennuyant du monde, en m’ennuyant d’Ingrid, en m’ennuyant de vivre.
    Vendredi  24  Juillet  2015  (  Vers 16h30  )


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  • A l'hypermarché mes hésitations c’était : vais-je acheter quelques prunes pour ma femme ? vais-je prendre des tomates cerises pour faire de la sauce à l’ail ? Vais-je lui faire cuire quelques patates de Noirmoutiers ? Demain elle déjeune au travail, je vais lui prendre une petite salade toute préparée pour son déjeuner du midi, croûtons et crudités et petits morceaux de poulet froid.

    Je craque devant la vergeoise brune, ma mémée du Nord m’en mettait sur mes tartines donc pour une fois je m’en achète, ça sera un délice, d’habitude quand j’ai un petit creux dans la journée je me dévore deux ou trois tartines avec du beurre salé sans rien d’autre et je les trempe dans une tasse de thé à l’orange.

    Cette fois pendant quelques jours j’aurai la récréation de la vergeoise brune ma madeleine perso.
    Tout cela c’était pour oublier que j’ai vu l’épisode d’une série, pour me reposer, en début d’aprèm et on y voyait un médecin début du XXe siècle qui enfonçait une aiguille dans le torse d’un malade pour aspirer du jus qui entravait les battements de son coeur.

    Il lui a sauvé la vie.

    Ingrid elle a du mettre du sang partout ils ont du lui ouvrir grand la poitrine et y fourrer leurs mains gantées rouges rouges rouges et plus rien, ils ont eu la sueur ils ont du lui faire massage pendant longtemps et ils ont du laisser tomber.

    Restait à me prévenir qu’elle venait de mourir sur le billard.

    Moi j’étais en train de faire classe pendant ce temps. Samedi  25  Juillet  2015  (  Vers 18h15  )


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  • Je touchais tes cheveux souvent
    Nous avions envie de nous serrer dans les bras l’un de l’autre souvent
    Nous avons ri souvent
    Nous avons fait l’amour souvent
    Nous nous sommes promenés souvent
    Nous avons mangé ensemble souvent
    Nous avons dormi tous les deux ensemble souvent

     

    Mardi  28  Juillet  2015  (  Vers  10h20  )


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  • Ingrid m’avait fait occuper une place très honorable parmi le cercle des proches, famille et amis, elle organisait des anniversaires formidables auxquels tout le monde se rendait avec plaisir, ds fêtes de Noël, c’étaient des moments joyeux où je ressentais vraiment le bonheur d’occuper ma vraie place d’homme gentil.
    Je sais très bien que la considération que l’on avait pour moi passait par celle, qui ne s’est jamais démentie, qu’avait Ingrid pour moi.

    Cela était prestigieux. 

    Je me sentais respecté.

    Avec la mort d'Ingrid tout s’est effondré, car on m’a vu en grave danger et affaibli, une espèce de loque, puis on m’a vu vivre ailleurs dans un couple moins « brillant « e....

    J'ai vieilli, Ingrid n'était plus à mes côtés pour défendre mon image et l'entretenir aux yeux des autres,  et j'ai bien vu que l'image évoluante qu'on avait de moi s'était vu ternir par ce décès et ma situation nouvelle ( retraité, et.c ).


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  • Le fils de ma femme et sa compagne viennent d’avoir un bébé. Ils l’ont annoncé par SMS mais n’ont pas voulu révéler le prénom.

    Cela m’a un brin irrité : on me réserve toujours un régime marginal, on me fait ce qu’il ne faut pas faire, car depuis des siècles on commence par dire le prénom d'un nouveau né .

    Je suis la victime fréquente de  rétention d'informations venant des autres.

    Moi ma fille cadette  s’était mariée  sans me le dire.

    Moi ma soeur  a gardé un mois le secret de la mort de notre père. Je ne sais même pas où se trouve sa plaque dans un funérarium et d'ailleurs je ne sais pas dans quel cimetière se trouvent ses restes.

    Et voilà qu’on ne me dit pas le prénom de la petite fille de ma femme, pour des raisons obscures.

    J’ai donc décidé de reprendre cela en mains et de tenir le plus longtemps possible SANS SAVOIR le prénom de l’enfant. Une sorte de jeu qui me permet de dédramatiser cette bévue égoïste de jeunes.


    Un jour on me demandera de mes nouvelles, on se dérangera pour me voir, on en ressentira le besoin.
    Je ne sais comment on obtient cela mais j’imagine que cela se fera.
    Ce sera le début d’une suite de relations fréquentes et assidues, régulières et sans faille.


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  • Malheur, misère, tristesse, comme on se sent isolé lorsqu’il n’y a plus rien que le bruit infernal fait par des voisins avec leur machin à musique, de la musique de merde faite de poum poum poum poum et rien d’autre.


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  • Je sens que je suis en train de perdre la partie et que l'abandon l'isolement la sensation d'une réelle solitude sont devenus comme une seconde nature.
    Je n'ai plus envie de me battre contre tout cela, j'ai envie de tourner le dos à tout, de m'en foutre de l'avenir....

    J'ai compris que le combat contre l'oubli par les autres est donquichottesque et désespéré et qu'il faut se résigner.

    Voilà mon état d'esprit du jour.


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  •  

    Cette nuit il faisait un orage d'enfer, ça tonnait ça pleuvait ça éclairait, bref ma petite chienne se collait contre moi et n'osait sortir pour aller pisser comme ça lui arrive parfois la nuit. Je ne dormais pas à cause du barouf.

    Je la vois descendre du lit et je la retrouve assise à côté d'une de ses crottes, gémissante, car elle avait été contrainte de faire dans la maison à cause de sa trouille de l'orage à l'extérieur, mais cela ne lui plait pas car elle est propre.
    PAS DE LUNETTES SUR MON NEZ DONC JE VOYAIS FLOU.

    Je dis à ma chienne : " Pas grave, ce n'est qu'un accident, je vais ramasser ça. "

    Je prends de l'essuie tout et je m'apprête à nettoyer. Voilà que la crotte se met à bondir en tous sens.
    - Merde, me dis-je, pour une fois que j'ai bu un peu de vin ça me donne tout de suite des hallus.
    En fait comme je voyais flou ( sans mes lunettes ) je n'avais pas vu que la crotte en question était un crapaud qui s'était trompé de chemin et était entré dans le salon.

    Lui ai indiqué la route de la liberté; Mr Crapaud Crotte est reparti vaillamment sous la pluie et l'orage mais ça ne semblait pas le déranger, il n'aimait pas mon salon.

     

    Jeudi  13  Aout  2015  (  Vers 14h23  )


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  • Dimanche  16  août  2015  ( Vers 1h25  du matin )


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