• Mardi  1  Septembre  2015 ( Vers 1h25 du matin )


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  • Evidemment avec la rentrée des classes j’ai chaque année cette souffrance renouvelée: Mardi 1e Septembre 2015 ( Vers 15h25  )

    j’ai travaillé quarante ans ou presque en école maternelle, dont une douzaine d’années dans la même école qu’Ingrid ( Voir photo jointe, Ingrid derrière la baie vitrée de sa classe, au moment de sortir en récréation ).

    Quand Ingrid est morte, à la rentrée 2006, je me suis retrouvé dans cette école qui était soudain devenue étrange, je la cherchais partout, une jeune femme inconnue de moi travaillait dans sa classe, dans son local.

    Les Atsem ont porté à la cave de l’école ( la « réserve « ) les affaires d’Ingrid, tout ce qui pouvait rappeler son passage long dans notre école.

    J’ai terminé mon année scolaire, j’ai pris ma retraite, j’ai changé de région, je me suis marié , je me suis éloigné physiquement de tout cela.

    Mon esprit ne m’a pas suivi, il reste tout plein de la mémoire d’Ingrid.


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  • Je savais que nous étions la veille de l’anniversaire de la naissance de l’organiste/chanteur texan noir Billy Preston.

    Billy représentait une partie de mon adolescence, j’avais 17/18 ans quand est sorti « Let it Be «, l’album des Beatles avec le film qui montrait la dégradation du groupe, Billy avait donné de l’espoir, on imaginait qu’il deviendrait un Beatle, qu’ils partiraient faire une tournée, et que donc notre jeunesse ne serait pas finie ni gâchée.

    En fait cette jeunesse-là a été finie et gâchée.

    Ingrid adorait Billy Preston car Ingrid était de mon âge et donc elle avait eu aussi l’adolescence illuminée par des types comme Preston, Clapton, et.c.

    En 2002 il y avait eu ce concert en hommage à George Harrison, qui était mort l’année précédente, ce qui m’avait beaucoup affecté car je lui devais beaucoup : la musique indienne, les tablas, le ukulele, l’esprit zen, la recherche d’un idéal oriental avec des valeurs échappant au consumérisme qui pourrit notre vie ici.

    La mort de George également signifiait que peu à peu il ne resterait plus un acteur ou une actrice de ceux qui avaient fabriqué la bande son de notre jeunesse.

    Chaque fois c’était de la perte et cela nous affaiblissait un peu plus.
    Nous avions apprécié ensemble, installés sur le canapé du salon, Ingrid et moi, ce fabuleux Concert For George, et Ingrid avait réagi avec des larmes lorsqu’était intervenu Billy Preston sur cette chanson mélancolique « Isn’it a pity «, à laquelle il avait su donner une tonalité soul déchirante.

    Voilà pourquoi je n’aimais pas savoir que le 2 septembre il y aurait l’anniversaire de la naissance de Billy Preston, car je n’oublie pas qu’il est mort en Juin 2006, que Marilyn en avait été affectée, tout en ignorant qu’elle allait le suivre trois mois plus tard, justement en ce mois de septembre qui me rend triste chaque année, car

    Ingrid,  est morte le 21.

    Donc cet après-midi pour écarter les démons et les fantômes, je me suis rendu tout seul à la ville, au centre agité et bruyant pour prendre un bain de foule, car je vis dans ce quartier de lotissements que j’ai maintes fois décrit ici comme étant un désert peuplé de gens froids et muets.

    Je me suis rendu à la Fnac pour voir quels livres étaient sortis récemment.
    J’avais oublié que c’était le jour de la rentrée des classes et que la Fnac même était déserte.

    J’illustre ici avec un selfie qui me montre bien seul, sans ma moitié regrettée, avec derrière les rayons vides de la Fnac.

    Ainsi les jours et les mois d’isolement n’en finissent pas, jalonnés de commémorations tristes.

     

     

    Mercredi  2  Septembre  2015  ( Vers 1h30 du matin )


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  • Me souviens ce matin, j’étais un peu abruti au réveil, car j’avais avalé durant la nuit un Xanax pour m’approfondir le sommeil.

    A nouveau de violentes douleurs aux genoux, aux chevilles, cette sensation désagréable d’habiter un corps qui serait comme un sous-marin dont les plaques de métal de l’enveloppe perdraient peu à peu leurs boulons et se détacheraient, laissant des trous dans la coque.
    Ou comme si un nid de serpents aurait grouillé derrière mes rotules.

    Cela fait cela dit cela constaté je me suis aperçu que ma femme était au travail, elle était repartie à l’HP s’occuper des patients, elle est aide-soignante en psychiâtrie.
    Et je me demande toujours ce qui peut faire qu’une personne aime ce travail, les cinglés sont laids et insultants, violents parfois, bruyants, ils ne disent que des stupidités ou des borborygmes.

    Ai un vague souvenir du café que je me suis fait chauffer.
    Du pain que j’y ai trempé.

    Me souviens de deux saucisses avec des pâtes, avalées vers midi.

    Tout cela seul, seul et encore seul.

    Et cela a duré depuis le matin jusqu’à ce que ma femme rentre du travail, vers 15 h, ce désagréable parfum d’isolement.

    Renforcé par l’oubli qu’ont les autres de ma personne.
    Renforcé par l’oubli qu’ont les autres de ma personne.
    Renforcé par l’oubli qu’ont les autres de ma personne. 


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  • Lundi  7  Septembre  2015  ( Vers 1h40 du matin  )


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  • Evidemment que j’ai du mal à relationner avec les autres. Ils m’imposent souvent une relation arythmique, sans tempo, sans régularité, sans engagement de leur part, sans profondeur, sans lien affectif visible ou avoué.

    Moi j’aime la répétitivité des évènements qui me conviennent et m’apportent du plaisir et nombre de gens s’en foutent, ils relationnent pour leur plaisir unique, ce ne sont pas des échanges, c’est univoque et unilatéral, ils se demandent ce que tu vas leur apporter en omettant de se demander ce qu’ils vont pouvoir t’apporter à toi.

    Evidemment que j’ai une utilisation particulière du langage, que j’aime qu’il soit précis et que les messages qu’on m’adresse ne puissent jamais être interprétés de différentes façons.

    J’aime qu’un message n’ait qu’une seule interprétation possible.

    Evidemment la façon qu’ont les autres d’exprimer leurs ressentis, ce n’est pas la mienne. Je les vois par exemple pleurer aux enterrements moi je déteste les démonstrations affectives et je reste de glace, ce qui est interprété comme de l’indifférence, de l’absence de sentiments, ce qui est faux.

    Je raisonne tout : même mes approches artistiques de l’oeuvre des autres. Même la qualité d’une relation entre une personne et moi.
    Je sais pouquoi j’aime une personne : je fais la liste très précise de tout ce qui me convient en elle. Et cette liste me parait suffisamment logique pour justifier cette attirance.
    Je fais la même chose à l’inverse : je sais toujours pourquoi je vais éviter de relationner avec telle autre personne.
    J’ai des critères sur lesquels je ne reviens jamais : la moindre croyance irrationnelle, la moindre opinion sur la société autre que compassionnelle aux miséreux, et.c..., ça me fait immédiatement savoir que je refuserai la relation.

    Je n’aime pas non plus la moindre brutalité dans le langage, dans les manières ( tapes sur l’épaule ), je n’aime pas qu’on me touche sans mon bon vouloir.

    Je n’aime pas les insultes, je déteste qu’on dise « Tous ces connards «, celui qui le dit en est un à mes yeux aussitôt et je l’évite. Les haussements de ton, les mauvaises humeurs, les bouderies, les recherches de querelle....

    Je n’aime pas les foules, les groupes, les opinions et goûts partagés par une multitude.

    Je suis atteint de multiples et multiples travers de cet ordre, que je ne peux changer mais qui me mettent souvent en porte-à-faux avec les autres.
    Ceux qui m’apprécient sont rares.

     

    Lundi  7  Septembre  2015  ( Vers 13h30  )
     


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  • L’isolement est toujours le fait des autres.

    ( Je l’ai dit et redit et répété et re-répété et j'espère que cela ne durera pas un siècle )

    Je le crie dans ce désert qu’on m’a construit.
    Tu passes parfois un mois sans signe de vie.

    Parfois trois mois.

    D’autres t’abandonnent complètement parce qu’ils sont contrariés au moindre prétexte comme des enfants capricieux, ils ont des réactions bizarres aux petits incidents et t’en rendent responsable et cela te ronge pendant des mois puis tu t’aperçois que tu n’existes plus pour eux car ils veulent te punir.

    Tout ce monde jouit d’une certaine forme d’intelligence qui leur fait concevoir des réponses rusées à tes questions.

    Et si tu insistes en maugréant sur l’isolement dans lequel ils te confinent, ils te suggèrent d’aller consulter un psy.
    Et tout ce monde là t’en veux de mettre les pieds au bord du plat et le cercle vicieux reprend sa rotation.

    Et moi je pense :

    Mardi  8  Septembre  2015  ( Vers 12h45  )

    « Putain va falloir encore passer un hiver de plus comme un mort vivant "


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  • Je regarde le téléfilm « Fanchette et George «, avec George Sand comme héroïne, tous ces produits du jardin, cette nature, et le tempérament de cette femme.

    Je le regarde.
    Pour essayer qu’Ingrid le voie par mes yeux.
    Puisqu’elle est morte.
    Je sais que cette histoire, ces images, lui auraient plu, l’auraient émue.

    Ingrid et moi étions allés à Nohant.

    Nous nous étions régalés de cette visite.
    Nous avons fait des marionnettes tous les deux, après avoir vu celles de Maurice.
    Son merveilleux petit théâtre.

    Quand je regarde le téléfilm « Fanchette et George « avec Ariane Ascaride qui incarne cette femme, moi j’ai de la mélancolie qui monte.

    Alors j’écoute le Bill Evans Trio.

     

    Samedi  12  Septembre  2015 ( Vers 1h 15  du  matin )


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  • Rêvé que devant moi, d’un tapis de table de billard, dans un café qui rappelait un tableau de Van Gogh, il y avait comme un tas de cendres gris pâle.
    J’ai tout de suite reconnu Ingrid.

    J’ai parlé au tas de cendres.
    - Que fais tu ici sur ce tapis de billard ?

    - Comment as-tu fait pour me reconnaître ?
    - Tu es la seule personne que je connaisse qui se promène en costume de cendres.

    J’ai plongé mes mains dans la fine poussière. C’était très doux.
    - Aussi doux que l’étaient tes cheveux.
    - CE SONT mes cheveux.

    Samedi  12  Septembre  2015  ( Vers 21h30  )


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  • En fait je crois que l’on n’aime plus me parler ou même me fréquenter, peut être à cause de la disparition de ma compagne, je dois sentir mauvais... ?.


    C’est un peu dramatique, d’avoir élevé des enfants, avec des sentiments, puis d’avoir eu sa compagne morte, et puis se retrouver peu à peu oublié.
    Je ne comprendrai jamais cela mais cela m’affecte profondément, car j’ai le sentiment d’une punition imméritée.

    Ce long hiver qui s’annonce, fait de silence et d’un désert, je le redoute chaque année, et ce n’est que grâce à ma seule volonté et à mon seul courage que je le traverse.

    Puis il y a l’hiver suivant qui approche.

     

    Ingrid disait souvent : « Les gens sont salauds. «
    Si elle voyait à quoi je suis réduit, avec plus personne ou presque pour me faire signe régulièrement et spontanément, elle aurait honte pour moi et répèterait cette phrase qui lui venait chaque fois que les gens ne faisaient pas ce qui devait humainement être fait...

     


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