• Soudain j'ai reçu un SMS de ma fille cadette, la bipolaire.
    " Mon ex veut me faire enlever la garde alternée et a fait rédiger des attestations à charge monstrueuses, joue avec ma santé et mes enfants. Je pourrais te faire lire, même toi tu serais accablé... Son dossier est odieux mais heureusement très peu crédible mais j'aurai peur jusqu'à l'audience dans huit jours... "

    Plus tard, autre SMS :

    "... Justice rendue. Mon ex a perdu malgré les mensonges et les perfidies. Les enfants seront chez moi ce soir pour la première fois après un mois et demi retenus par leur père... "

    " Un effacement "  (  144  )


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  • Les jours se suivent et se ressemblent. Il apparaît que la résilience que je me suis construite ( étude du cornet à piston, constitution d'un nouveau contexte artistique, connaissance de personnes nouvelles, livre de poèmes, et.c ) commence à faire effet sur moi.
    J'ai cette ligne ininterrompue de " Mes filles ne me parlent plus ", qui est comme ces anciennes lignes télégraphiques fixées à des poteaux tout au long de la route de ma vie.
    C'est une voix qui répète cette phrase en sourdine à chaque minute, une sorte de drogue pourrie qui vaporise son pessimisme sur tout ce que je pense, dis ou fais.
    Je connais toujours le doute qui est : " Vais je continuer le chemin ? "
    Je le continue, jour après jour, aussi difficile que ça soit de temps en temps.
    " Un effacement "  (  145  )


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  • Une grosse vague de tristesse hier soir au moment de m'endormir, j'ai vu un type dans un film qui s'apprêtait à se voir exécuté par injection léthale, il pleurait en essayant de garder sa dignité et moi je pleure dans la nuit en essayant de garder ma dignité, car je suis si triste que mes deux filles ne m'adressent plus la parole, rien que par stupidité, maladie, bêtise, méchanceté.
    Personne ne pourra jamais me consoler de cette si grande douleur, je ne pourrai jamais l'évoquer avec précision, cela dépasse les mots, les entendements, les pages, les écrits, les capacités de compréhension de tous.
     " Un effacement " (  146  )


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  • Si l'on savait... Mais bon nous sommes à un moment où  il faut parler d'une souffrance en laquelle beaucoup peuvent se reconnaître.
    La mienne ne saurait intéresser qui que ce soit parce qu'au fond nous ne somme rien, que du vent qui s'en ira se perdre.
    Peut-être faut-il faire en sorte que la souffrance qui nous fait tant de mal soit enterrée.
    On l'enterre, on évite le sujet, elle étouffe dans le sol, loin.
    Mais je crois que parfois ce sont les gens que l'on fait devenir souffrance, ils sont la souffrance, ils ne sont plus ceux qui la portent ou la subissent, ils la deviennent.
    Je suis devenu la souffrance, je suis devenu l'abandon de moi-même par mes filles.
    Voilà ce qu'elles auront fait de moi.
    Et je pèse aujourd'hui 103 kilogs. Je n'aurai jamais été aussi important de ma vie.
    " Un effacement "  (  147  )


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  • Depuis quelques jours je reçois de courts SMS de ma fille cadette, qui a été victime d'un jugement en sa défaveur : la garde alternée des enfants est supprimée, la résidence principale est fixée chez le père, avec droit de visite déterminé un mercredi sur deux, un week-end sur deux.

    Elle était très découragée et cela explique certainement pourquoi, sans se souvenir qu'elle m'avait gravement envoyé " ad patres " deux semaines auparavant, elle m'a confié son désarroi.

    Je lui ai proposé de venir chez nous en même temps que j'aurai les enfants en vacances, confiés par leur père, son ex mari, mon ex gendre. Elle a immédiatement accepté et je lui ai proposé un " coup de pouce " pour l'essence, elle a accepté aussi.

    Je lui ai envoyé par la Poste un chèque de 1500 euros.

    Mon attitude se rapporte à celle du père de " l'enfant prodigue ". Comprenne qui pourra. Elle est souffrante de l'esprit et moi je n'ai pas de rancune ni d'esprit de vengeance.
    Si cela lui fait retrouver contact avec moi j'aurai gagné.
    Si cela n'aboutit pas à un cursus relationnel normal, pas grave, j'aurai appris à supporter ces souffrances et je me suis construit un nouvel univers, grâce à la musique. " Un effacement " ( 148 )




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