• J’ai déjà passé la première journée d’absence de ma femme qui est chez sa mère.
    De vendredi matin à dimanche dans l’après-midi.
    Il faut vivre avec ces silences.

    Pas un mail pas un coup de fil pas un message, pas une visite.

    La seule fois depuis un an qu’un voisin frappe : hier soir, un voisin me demande si je veux bien m’occuper de sa chienne labrador pendant son absence de tout le week end.

    Elle est jolie, blonde, de grands yeux noirs et une truffe grosse comme une balle de tennis.
    Gaie et optimiste, contente de me voir, toujours.
    J’entre chez les voisins, qui m’ont mis leur clé dans la boite aux lettres, je joue avec la grosse chienne jaune, elle aime qu’on lui lance un jouet elle le ramène vingt fois de suite.
    Je vérifie qu’elle a de l’eau, des croquettes.
    Je la promène, elle m’arrache le bras en tirant sur sa laisse.

    Je me lève tôt exprès pour elle.
    Ce matin elle avait fait deux grosses merdes dans le salon de ses maîtres.

    J’ai versé du gravier à chat dessus. J’ai failli dégueuler.

    Voilà ma vie sociale.

    Samedi  6  Juin  2015  (  Vers 16h46  )


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  • Hier soir bon, j’ai regardé à la télé : un film de Woody Allen que j’avais déjà vu une fois avec Ingrid  ( Ingrid, mon ancien couple fusionnel, mon grand amour qui est morte un jour de 2006, sur un billard, au CHU de Rouen ).
    « Anything Else «, ce devait être en 2003 et j’imagine que nous sommes allés le voir, Ingrid et moi, au cinéma. Car nous allions régulièrement au cinéma et nous adorions cela.

    Dans « Anything Else « il y a un coup de foudre entre deux jeunes gens et l’homme raconte cela dit en off :
    - Quoiqu’elle dise, quoiqu’elle fasse, j’ai trouvé cela merveilleux à l’instant même où je l’ai vue .
    Et elle dit la même chose de son coté.
    J’avais dit cela à Ingrid, je lui avais dit que tout ce qu’elle faisait, tout ce qu’elle disait, me paraissait idéal et unique, totalement satisfaisant.
    Elle m’avait dit la même chose de son côté.
    Depuis sa mort plus personne n’a pu me donner telle satisfaction, je crois qu’on rencontre cela une seule fois et que si jamais la mort pulvérise tout, on est voué à un deuil permanent et complet.

    Donc je voyais ces deux jeunes gens tomber éperdument amoureux, je voyais ce coup de foudre, j’étais seul dans cette maison perdue dans un lotissement peuplé de gens froids.

     

    Ma femme était chez sa mère, elle y reste trois jours.

    Alors tout à coup je me suis mis à pleurer devant mon écran, dans le salon obscur.


     


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  • Aujourd’hui encore, pas un mail, pas de coup de fil, pas de message privé sur Réseansocial, pas de visite, pas de geste. ma femme est revenue de chez sa mère, elle y a réentendu des centaines de conneries, celles avec lesquelles on l’a élevée, et j’ai continué à m’occuper de la chienne des voisins, partis en week end.

    J’ai vu ce merveilleux film de Rossellini, « Descartes «.
    On y voit Descartes montrer le chemin de la vérité, de la raison, un chemin bien net et bien clair, mais long et difficile, parsemé d’obstacles.





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  • Ma fille cadette bi-polaire, semble vouloir reprendre un dialogue depuis quelques jours mais je ne me fais pas d'illusions : une fois installée avec son nouveau compagnon ( elle quitte  son mari pour le meilleur ami de son mari), elle n'aura peut-être plus de temps à me consacrer....


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  • Je me souviens qu’à plusieurs reprises j’ai été victime de harcèlement, de quarantaine ( la quarantaine est un harcèlement insonore et invisible ), dans des écoles où j’ai fait l’instit.

     Je me souviens en particulier de cette longue période de harcèlement qui m’avait empoisonné les journées de travail et les humeurs, à cause d’une directrice perverse.

     Je me souviens qu’elle avait fait la gueule en apprenant que j’avais été nommé dans son école car j’y rejoignais ma compagne Ingrid, elle aussi institutrice en maternelle.

     Je me souviens que j’ai toujours été naïf et que j’ai toujours imaginé qu’on était content de me connaitre et de me fréquenter, qu’on était content d’être collègue avec moi. Au final je sais maintenant que très peu de collègues m’ont apprécié, car je ne correspondait pas à l’idée qu’on se faisait d’un homme dans un milieu aussi ringard et rétrograde que l’école maternelle d’alors.

     Je me souviens que benoitement j’étais arrivé content d’avoir cette femme comme directrice, car, de loin je l'avais trouvée sympathique,  mais qu’elle m’a vite fait comprendre que je m’étais trompé.

    Elle a commencé par me faire des remarques systématiquement contradictoires dès que j’ouvrais la bouche.

     - J’ai dix absents ce matin dans ma classe.

    - Ca doit bien t’arranger...

     - Elle a fait des progrès en dessin la petite Véronique.

    - Pfff, elle ne recouvre même pas toute sa feuille avec de la couleur.

     - Je rends les évalutations demain, c’est bien le dernier délai ?

    - C’est sûr que toi c’est tout au dernier moment.

     Je me souviens que cela durait du matin au soir et qu’après quelques mois elle a commencé à me suivre un peu partout dans l’école pour dénoncer ce que j’y faisais.

    - Que fais tu encore ici ?

    - Tu n’as rien de mieux à faire que d’aller dans la réserve ?

    - Ah non, fais gaffe tu gâches de la photocopie.

    Je me souviens que je m’étais plaint du harcèlement à notre supérieure hiérarchique qui m’avait expliqué que j’étais à l’origine des envies de me nuire, que cela était la conséquence  « de ma personnalité «. Je me souviens que par la suite cette supérieure hiérarchique s’était mise à me harceler également, inspirée par la directrice.

     Je me souviens que j’ai tenu bon grâce au soutien de ma gentille compagne/collègue Ingrid .

    Je me souviens que lorsque nous passions en voiture, Ingrid et moi, devant la maison de la directrice harceleuse, nous disions lentement et ensemble :

    - SAAAAA.... LOOOOOO... PE....

    Lundi  8  Juin   (  Vers 11h50  )



    Et je me souviens que nous avions ensuite une crise de fou rire tous les deux.


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  • C’était une conversation avec je-sais-pus-qui mais ça se passait sous le ciel qui n’est pas le même pour tout le monde, car là où il y a des parents dont les enfants ont une espèce de banane permanente et à qui tout réussit, il y en a d'autres qui se battent pour que leur enfant, même devenu jeune adulte, se trouve considéré et se fasse un jour une place, même tardivement.

    Ainsi ces enfants, aussi maudits soient-ils, ont leur place sur terre grâce à celle qui s’enquiert de leur sort quelle que soit la faute commise.

     Je songeais à cela en entrant dans le supermarché. Le supermarché j’y vais chaque semaine car cela représente souvent mon unique sortie hebdomadaire.

    Eventuellement je peux aussi prendre mon vélo pour me faire une autre sortie mais cela ne change pas grand chose : je traverse la campagne entre les champs verts et jaunes, mes jambes se mettent à mouliner et très vite je me fais chier comme un rat car j’aime mieux utiliser mon cerveau que mes jambes.

    Je ne sais faire que la morale, donner des conseils ou donner des leçons. Je sais aussi faire des oeuvres artistiques. C’est tout.  C’est pour ça qu’on me demande rarement mon avis.

    Je continue à déambuler entre les rayons du supermarché. Je m’ennuie beaucoup à faire ces courses, car elles ne rompent pas du tout mon isolement, je constate juste que des gens continuent à vivre, à s’acheter à manger, qu’ils sont de tous âges, qu’ils s’habillent d’une façon conventionnelle, souvent.

    Je me dis que je ne finirai jamais ma vie dans ce contexte, il se passera des choses, des évènements, il s’est toujours passé des choses, des évènements....

    Je me dis qu’un évènement ça ne peut pas être :

    - Tiens, si je me prenais du fromage frais au lieu de yaourths  ?

     Et donc c’est cela l’histoire de la place qu’on prend ou qu’on nous donne. J’ai vu autour de moi des gens pour la plupart ils savent prendre une place, ils savent la tenir.

     Moi je n’ai jamais su ni pu, on ne m’a pas appris à avoir mon importance. J’ai commencé à sentir que j’en avais un minimum quand j’ai rencontré Ingrid mais maintenant elle est morte, et donc je fais effort pour essayer de me dire que j’ai ma place, cela a toujours été difficile.

     Quand ma soeur faisait une bêtise d’enfant, ce qui lui arrivait très souvent, ma mère nous punissait à deux,  car ma soeur était plus âgée et donc avait appris à mentir, elle disait que je lui avais inspiré la bêtise, ou que j’y avais participé, afin que le châtiment soit partagé, c’était moins dur pour elle si je le subissais en même temps.

    Ma mère faisait deux petites valises, elle les posait sur le lit conjugal, y rangeait des chaussettes, des slips, quelques vêtements.

    Elle nous emmenait en gueulant jusqu’à la Gare SNCF, qui était très loin à pieds, elle nous tirait par la main, de l’autre main nous tenions notre petite valise,  et nous hurlions de peur devant les passants car en fait elle nous disait qu’elle allait nous mettre dans un train qui nous emmènerait dans un orphelinat et que donc nous ne verrions plus jamais nos parents.

    Elle marchait si vite que j’avais l’impression que mon bras serait arraché car mes pieds touchaient le sol moins souvent que ceux de ma mère, dont les talons sonnaient fort sur le goudron des trottoirs de Rouen;

     Moi je vivais comme un enfer qui me brûlait au tout entier. C’était un supplice.

     Arrivée sur un quai, au pied d’une Pacifique 231 qui fumait comme un gros taureau d’acier, elle changeait d’avis devant nos supplications et renonçait à nous faire monter dans le train pour l’orphelinat.

     - Vous avez de la chance que je sois gentille. La prochaine fois je vous y mettrai pour de bon, dans ce train. Vous deviendrez orphelins.

     Elle faisait ça régulièrement et moi j’y croyais chaque fois.

     Après, toute sa vie on a l’impression de ne pas avoir de place à nous sur cette planète. Quand elle est morte je ne suis pas allé à ses obsèques, au nom de ces punitions et de bien d'autres choses, et bizarrement pendant quelques instants juste après avoir appris sa disparition, j'ai eu enfin la conviction que j'aurais désormais ma place sur cette planète.

    Sensation furtive mais agréable.


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  • Hier au soir vers 18 h, ma fille cadette bi-polaire très sérieusement souffrante, est partie emménager chez son nouveau compagnon, dans une grande maison.
    Elle laissait derrière elle son mari, ses deux enfants, que je connais à peine carces deux jeunes parents ne pratiquent pas l’assiduité grand-parentale coutumière de notre culture et même de beaucoup d'autres.

    Je me laisse souhaiter qu’elle change cette façon de ne pas faire et qu’elle décide une nouvelle manière de relationner avec moi : plus fréquente, plus sympathique, plus riche, et je souhaite que cela soit l’occasion de pouvoir à nouveau jouer mon rôle de grand père avec les petits, cette fois ci peut être qu’on m’évitera que ça soit au lance-pierres, à la petite semaine.

    Mais je doute que mon isolement soit atténué par ces réformes que je suis le seul à évoquer.

    Il n’est pas interdit de rêver.

    Cependant je ne rêve plus depuis longtemps, je me contente de souhaiter en cachette.


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  • Ohhh quelle douleur quelle douleur lorsque l’amour de ta vie est mort. Qui s’en remet ? Et comment ? Il n’y a pas de recette et les conseils qu’on me donneraient seraient dérisoires, car personne ne peut en donner d’efficaces ou adaptés.

    Ayant retourné le problème dans tous les sens, cela fait comme une maladie, on te dit :
    - Désolé mais c’est inguérissable, il vous faudra supporter du mieux que vous pouvez.
    Le souci est que parfois c’est insupportable et cela depuis presque dix ans.
    Les braises sont encore si brûlantes que de marcher dessus, même couvertes de cendres, m’empêche d’aller loin sur le chemin. Je n’avance pas vraiment, je stagne et donc me brûle encore plus profond.

    Ohhh, quelle douleur quelle douleur et toi tu ne sens rien, tu lis ces mots et tu te dis :
    - Il n’a qu’à faire comme ceci. Il n’a qu’à faire comme cela.
    D’autres pensent :
    - Il n’a qu’à se donner un coup de pied au cul.
    Et puis il y a les philosophes à deux balles :
    - Ouvre les yeux sur le bonheur, souris à la vie, ton chagrin s’envolera.
    Ceux là sont les plus nombreux.

    Comment expliquer par le menu les milles petits coups de scalpel qui sont donnés au bonheur, au plaisir de vivre, par ces mille petits détails de souffrance qui s’impose quoi qu’on dise, quoi qu’on fasse ?  ( Quoi qu’on pense ? )

    C’est le manque.
    Souvenir précis précis de la douceur de ses cheveux toujours si propres et parfumés, une coupe Louise Brooks toute blonde éclatante toute blonde, cheveux si lisses et si soignés que ça brillait comme une tulipe jaune à l’envers.
    Rien que ces cheveux ça me manque tellement que j’en ai l’eau à la bouche parfois.


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  • Hé oui ça commence par Bud Freeman qui avait un saxo un peu chevrotant mais qui a joué avec mes anciens héros, Bix Beiderbecke, Pee Wee Russell et Eddie Condon, ceux qui m’ont fait échapper à mes parents en me donnant la pulsion pour me construire tout un univers intérieur impénétrable au profane, donc écarteur de la tyrannie paternelle.
    Ensuite vient Coleman Hawkins aux côtés de Benny Carter, qui m’a tant donné l’occasion de goûter à ces plaisir des harmonies moqueuses, avec son alto mi swing mi atonal, et ses coulés sirupeux et glamours.

    Et puis je me suis régalé avec Jo Jones souriant et jongleur, celui qui frappait les peaux des caisses avec ses paumes nues et faisait semblant de perdre ses baguettes, celui qui savait faire croire que c’était facile de jouer aussi bien que cela, ce swing étourdissant et si tonique.

    J’en suis arrivé à Miles Davis, et voilà Michel Legrand. Jamais pu retrouver le film « Dingo «, j’adorais ce film, ce petit trompettiste perdu au fond d’un désert australien, chasseur de dingos qui joue dans un minable orchestre de bal plouc les samedis et qui voit un jour Miles Davis arriver par hasard à cause d’une panne d’avion qui le force à faire escale avec son orchestre.

    Puis de Michel Legrand je suis arrivé aux « Demoiselles de Rochefort « et voilà Rochefort j’étais en vacances pas très loin, avec Ingrid et nous adorions aller visiter et revisiter la fabuleuse maison de Pierre Loti.

    Voilà comment les chemins me conduisent toujours à mon isolement, à cette perte.

    Vendredi 12  Juin  2015   (  Vers minuit une )


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  • Nous marchions côte à côte sur le chemin qui longeait la Seine, à Villequiers. Nous allions là-bas parce que c’était un endroit à l’abri, peu de chances de rencontrer des connaissances. Ca protégeait notre histoire naissante et c’était comme si nous étions à l’étranger, loin...

    Elle avait un casque de cheveux blonds, une coupe à la Louise Brooks, mais blond clair.
    Des yeux très grands, bleu faïence, des pommettes de finlandaise, un front haut, une peau blanche, une très jolie bouche un peu boudeuse. Je me souviens de la douceur de ces lèvres quand j’y appuyais les miennes. C’était une sensation de chaleur élastique.  J’adorais l’embrasser, nous le faisions souvent quand nous étions seuls. Je me souviens très bien de la sensation de son corps contre le mien lorsque nous nous embrassions, elle se pressait contre moi, elle était plus petite. C’était doux et fragile.  Elle me regardait, ses immenses yeux bleus grand ouverts en m’embrassant, regard contre regard.

    J’ai passé beaucoup de temps à l’observer, quoiqu’elle fasse, je lui trouvais de l’élégance.
    Tous ses gestes étaient naturels et élégants.

    Elle avait une voix grave et sombre, elle modelait les mots. Son langage était truffé de germanismes, qu’elle tenait de ses origines. Elle fit les même « fautes « de français tout le temps que nous avons vécu ensemble, j’adorais ces « fautes «, c’étaient les siennes, c’était elle alors c’était bon à entendre. Une des marques de son identité. Elle disait « Celui-là qui «
    Je n’aurais pas voulu qu’elle changeât cela, ça appartenait aux premières fois que je l’avais entendue parler et donc je retombais constamment amoureux pour ce détail et pour plein d’autres.

    Etre amoureux c’est quand tu trouves du plaisir à tout ce que fait, tout ce que pense, tout ce que dit l’autre. C’était comme ça quand j’étais avec elle, j’étais sous le charme et ça a duré dix-huit ans. Même la toute dernière fois que nous nous sommes parlés, sur ce lit d’hôpital, je lui trouvais le même charme et même lorsqu’on l’avait placée en coma artificiel et que, bardée de tuyaux et sans conscience ou presque, je lui parlais et qu’elle réagissait peu, je lui trouvais ce charme que je n’ai jamais plus connu chez personne d’autre et que je n’avais pas trouvé avant elle chez personne d’autre.

    Nous avions vu cette fanfare de rues jouer près de la place de la Cathédrale, à Rouen. Je pense qu’il faisait soleil, que c’était pendant une de nos visites à cette ville, vingt minutes de voiture depuis Y..., nous aimions marcher ensemble par les rues, regarder les vitrines, discuter, parler tout le temps, observer ce qui se passait, les badauds, les attractions, nous commentions tout. Nous avions vu un jeune homme marcher très vite, tête baissée, un malade psy, certainement, le menton comme soudé au tronc, il ne relevait jamais la tête, il était certainement triste, nous avions trouvé ça triste, surtout que nous étions heureux tous les deux et que nous n’avions pas d’affection corporelle particulière. En tout ça pas encore.
    Elle était très sensible au malheur des autres, à leur tristesse, elle aurait voulu que tout le monde soit heureux. Elle aurait voulu que ça soit la réalité. Elle déplorait sans cesse qu’il y ait des gens dans le malheur.  Elle maudissait les gens au pouvoir, qui ne faisaient pas grand chose contre la pauvreté, et même la provoquaient, par volonté ou négligence.

    Quand nous roulions en voiture et que c’était moi le conducteur, elle me saisissait souvent la main droite sans rien dire, continuant à observer le paysage qui défilait autour du véhicule, je frissonnais toujours à cette douce caresse, on aurait dit que sa paume avait été polie comme le chrome, sa paumé était tiède, j’ai encore le souvenir très vif de cette sensation de glissade de sa main autour de mes doigts lorsque je saisissais le levier de vitesses.
    Il y avait cette grande tendresse entre nous. Ce geste fréquent en était l’un des témoignages.
    Ils étaient nombreux, les gestes comme ça entre nous.

    Elle avait punaisé au mur de la chambre une photo de cette sculpture de Brancusi représentant un couple s’embrassant. C’était nous, disait-elle.


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