• Me voici ! me voici !
    A chaque seconde j’‘ approche
    Je suis heureux de revenir
    Je presse mon allure

    Lundi  1  Juin  2015  ( Vers 19h40  )


    Me voilà
    C’ est long mais j’ avance
    Ne t’ inquiete pas
    Je n ai pas oublié
    Ce trajet
    Que tu as fait
    Avant moi
    Il me suffit de suivre
    Mon envie et j’ y vais
    De ce pas


    votre commentaire
  • Je me souviens que le pire cauchemar voiturier que j’aurai connu, c’est la fois où je devais reconduire à la gare la fille d'Ingrid, trente-cinq ans, accompagnée de son mari et de leur tout petit garçon.

    Elle avait toujours été’ phobique du retard pour les trains .

    Je les emmenais donc sur cette route tout droit à la gare, et voilà qu'un  voyant, qui indique que le moteur est malade, se met à clignoter.

    J’avale ma salive, car il est en train de se passer le seul truc qui ne faut pas, absolument pas, je sais que ça va faire de cette petite balade une catastrophe humaine. Et ma voix s’élève, blanche comme une hostie tombée au sol :

    - Heu, je dois faire demi tour, ma bagnole est en train de tomber en panne, vaut mieux être prudents, on va se trouver en rade bêtement. Donc je retourne à la maison.

    Les cris d’horreur qu’ils ont poussé alors, je ne les oublierai jamais, suivis d’un silence funèbre avec une croûte de réprobation épaisse. J’ai bien compris qu’ils n’auraient pas la finesse de réaliser que c’était moi le plus emmerdé ( car qui dit panne de voiture dit dépenses au garage, privation de véhicule, et.c ), et qu’ils s’en prendraient à moi.

    De retour chez moi, ils m’ont donc engueulé :

    - Tu n’as pas mis d’huile, tu aurais pu prévoir, et.c... ( Ces personnes n’avaient pas de voiture, n’en avaient jamais eu et ne savaient pas que le conducteur est rarement responsable de sa panne, que ça l’emmerde plus que tout, une panne, et qu’il est à plaindre à cet instant. )

    Ceci est resté  un très mauvais souvenir. A l'époque d'Ingrid, la mère de celle qui a gueulé sur moi pour la panne, on ne m'aurait pas parlé sur ce ton. Grâce à Ingrid j'étais respecté.

    Cet incident qui m’a affecté car depuis, le couple en question m’a relégué dans la poubelle de leurs relations indésirables, chaque fois que je passe sur la route « de la panne «, je pense « N’y pense pas. «

     

     

     

     


    votre commentaire
  • Journée à marquer d’une pierre blanche : j’ai eu droit à un coup de fil spontané de ma fille cadette.

    Deux heures de bavardage.

    Ma fille bi-polaire.


    Son nouveau compagnon, l'ex-meilleur ami de son ex-mari,  est ingénieur, il a une grande et belle maison, une femme de ménage, et sa femme a lui est partie du domicile conjugal quand il a commencé à fréquenter ma fille

    Moi je m’en fiche de tout ça : j’ai eu droit à k' appel d’une de mes filles et à un bavardage de deux heures, ça m’a soulagé un peu du poids de l’isolement.

    Je ne me fais pas d’illusion : l’isolement va reprendre comme avant. Ca aura fait une coupure, ça m’aura mis très provisoirement en vacances de l’isolement.


    votre commentaire

  • Purée quand je me réveille désormais j’ai une hésitation avant de me mettre debout.
    Je crains le dérouillage lent et pénible.

    Cela me fait mal, mon corps est comme tout soudé.
    Le lendemain c’est à d’autres endroits, toujours aux articulations.

    Puis il y a ces envies de roupiller qui me sautent dessus et m’obligent à m’allonger plusieurs fois chaque jour, parfois avec endormissement, pourquoi suis-je donc si ensommeillé ?

    62 ans. Voilà. Et aussi l'isolement, l'oubli par ceux qui devraient m'aimer. Ca fait que mon corps se plaint.


    votre commentaire
  • Je me souviens que le 13 septembre 2006 avait été une journée de cauchemar, dont le parfum m'imprègne encore aujourd'hui.

     Je me souviens que j’étais allé à une conférence pédagogique « cinéma «, mais que bien sûr mon esprit était ailleurs. Je me souviens que j’avais vu cette foule de collègues qui riaient et s’interpelaient avant que la conférence ne commence et je me souviens avoir pensé que j’étais peut être le seul de l'assemblée insouciante, dont la compagne était en train de se battre contre sa mort imminente au CHU.

     Je me souviens que le médecin, le cardiologue habituel d'Ingrid m’avait demandé de contacter le Docteur B, le chirurgien qui avait opéré Ingrid mais dont l'opération avait foiré.

     Je me souviens l’avoir appelé à midi, et voilà qu’il m’annonçait que le pire était à entrevoir. Je me souviens avoir pris cela  comme une massue m’écrasant le crâne, le noir qui tombant en plein jour, je me souviens de ces vertiges, de mes jambes qui se dérobaient, je me souviens avoir posé ma main libre à plat sur le mur et je me souviens que,  moi qui ne sue jamais, j'ai senti un liquide glacé me couler sur la nuque.

    Je me souviens avoir fait mon stoïque quand il m’a parlé ainsi, funèbre, et puis je me souviens être devenu un sanglot, un long sanglot, après avoir raccroché,  j’étais devenu spasmes avec larmes, gémissement, horreur dépassant toutes les idées. Avec ce mot « NON «, qui se répétait à l’infini.

     Et  la fille d'Ingrid m’a appelé depuis Paris, j’ai du lui répéter cette affreuse conversation. Elle s’est trouvée soudain désespérée, et moi aussi. Je me souviens que nous étions désespérés au même degré et ensemble.

     Je me souviens de notre sentiment d’impuissance. Nous étions petites fourmis perdues, inutiles, tout juste bonnes à attendre et à s'encourager mutuellement.

     Je me souviens m’être rendu au CHU en début d’après-midi, et que je m’étais « boosté « pour essayer de faire bonne figure devant cette femme en grand danger de mort, je me souviens que j'avais tamponné mes yeux à l'eau froide pour essayer d'en faire diminuer le gonflement.

     Je me souviens que le Docteur B. m’attrapa par la manche, m’ayant vu passer dans le couloir, plus rassurant, cette fois:

     - Bon, les chirurgiens veulent bien s’occuper d’elle, elle aura priorité pour une greffe de coeur.

    Puis il m’a quitté et je me souviens que quand j’ai retrouvé Ingrid dans sa chambre, elle était courbée en deux, épuisée, je ne voyais que sa nuque et son dos. Je l’ai incitée à s’allonger, puis elle a vomi beaucoup de liquide vert. Je me souviens avoir rincé son bassinet.

    Je me souviens que nous avons pu commencer à parler un peu, sa voix faible, haletante, et je me souviens avoir réussi à la faire sourire pâlement, avec quelques bêtises à nous,  de notre répertoire complice.

     Je me souviens l’avoir  laissée un instant parce que j’ai vu qu’elle s’endormait, et que,  quand je suis remonté, on l’avait transférée en « réa «, et qu'on m’a donné tous ses sacs, toutes ses affaires, que ça faisait macabre d’emmener tout ça sur un chariot de métal, avec pour chaque sac une étiquette à son nom, je me souviens que j'ai tout déchargé dans le coffre de la voiture, dans le parking, tout en bas,  en pensant : " Elle retrouvera tout ça à son retour... ".

     Je me souviens que quand je suis remonté à l’étage on m’a dit que je ne pourrais plus la voir pour ce jour car elle avait fait une sorte de « malaise « et que ça serait mieux de revenir le lendemain.

     Je suis donc reparti chez nous sans me douter que je ne la reverrais plus jamais ni vivante ni morte.


    votre commentaire
  • Je m’aperçois que d’avoir plus de soixante ans, une fois de plus je m’en aperçois, je m’en rends compte mais je m’en étais déjà rendu compte, je veux dire : je le radote, je radote, répète me répète que des tas de petits maux viennent m’embêter le corps et donc la vie.

    Voilà donc les bobos qui attaquent le corps d’un homme de plus de soixante ans.
    Je me plains d’avoir beaucoup plus qu’avant l’envie de pisser, ça m’interrompt souvent les activités. Je suppose que cela est normal. Que les gens, les hommes, après soixante ans, ils se transforment peu à peu en machine à pisser et à radoter ?

    Mais je me demande : quels maux nouveaux apparaîtront cette année, l’année prochaine ? Car ils semblent vouloir se pointer les uns après les autres. Sauf que l’arrivée d’un nouveau mal ne chasse pas les précédents.

    Je ne sais trop pourquoi mais j'ai une espèce d'intuition que ça serait précipité, aggravé par l'isolement qui me vient de la négligence des gens qui devraient m'entourer.

    Sans oublier que je me promène dans une société où les contacts sont rares, ou bien sonnent souvent faux. Contacts fragiles. Pas franchement désirés, je crois, par les gens.
     


    votre commentaire
  • Bientôt un second livre écrit par mes douces mains va sortir.

    Pour l'instant il en existe un en vente, qui permet de comprendre mieux et encore mieux ce qui est écrit ici.

    http://www.publibook.com/librairie/livre.php?isbn=9782342000610

    Jeudi  4  Juin  2015  (  Vers 13h15  )

     

     


    votre commentaire
  • On se demande où l’on en est :
    - Il pense à Ingrid, il regrette Ingrid, il aime encore Ingrid, il souffre du manque d’Ingrid.

    On se dit aussi :
    -Et pourtant il est marié.



    votre commentaire
  • Un jour Ingrid et moi nous nous sommes rencontrés par hasard lors d’une conférence pédagogique et ça a été le coup de foudre absolu.

    J’ai quitté la femme avec qui je vivais l'enfer,  du jour au lendemain et nous nous sommes très vite établis ensemble, Ingrid et moi.

    Et puis en 2006 Ingrid est morte brutalement sur le billard, au CHU de Rouen.
    J’ai fait une très longue et très violente dépression.
    Puis l’année suivante j’ai décidé de revoir des amis, de reprendre mon travail d’enseignant en maternelle.

    Je me suis remarié.

    Depuis j’ai donc changé de région, je me suis mis à la retraite, ma femme travaille comme aide-soignante dans un grand HP, et voilà pourquoi je me sens seul et un peu oublié, un peu abandonné, un peu isolé, j’ai déjà parlé de ce quartier de lottissement où les gens se saluent de loin sans jamais se rapprocher les uns des autres.

    Et cette réaction de rejet que l'on a envers une personne gravement endeuillée.


    votre commentaire


  • Il semblerait que ma fille cadette bipolaire, celle qui a quitté son mari pour le meilleur ami de ce dernier, il semblerait que ma fille cadette bipolaire, renoue le dialogue avec moi.

    Par téléphone cette conversation dont j’ai fait état récemment, et aussi par mails.

    Je suis parti pour trois jours de solitude absolue, ma femme va rendre visite à sa vieille  mère.

    Cette femme m'a toujours détesté alors que j'étais gentil et poli avec elle.

    Je me suis plaint de mon isolement de trois jours sur Réseausocial j’ai eu droit à des conseils  : « Va à l’hotel et balade toi dans le patelin pour retrouver Cathy le soir. «

    Les gens font du déni de solitude des autres, ils se débarrassent de leur devoir d’intervenir humainement en conseillant des stupidités.
    Cette femme qui m’a donné ce conseil, en fait elle m’en a fait toute une liste pour « m’étouffer « : « Invite des copains et des copines «, et.c...

    On n’aime pas entendre les plaintes du solitaire, de l’isolé, de l’oublié, puisqu’on l’a laissé de côté c’est afin qu’il ne puisse manifester qu’il est vivant. Ca gêne.

     


    1 commentaire