• Lorsqu’on sait qu’on a une tumeur maligne, on fait la gueule. On trouve qu’elle n’aurait pas du s’installer dans notre corps, on a un sentiment d’injustice, car un cancer c’est comme une punition ou une attaque injustifiée, qu’on n’a pas cherchée, pas voulue, pas méritée, qu’on aurait voulu éviter mais qui est venue sans prévenir.
    On en souffre, on a peur que cela s’étende, que l’issue soit fatale.

    Mes filles, en me rejetant sans raison valable, sans raison avouée, m’ont installé un cancer au moral. Je souffre beaucoup de mon exclusion de leur vie, de leur antipathie nouvelle, de leur mépris du mal que je subis.

    " Un effacement " (  49  )


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  • L’un des nombreux et importants soucis qui sont causés par cet effacement de ma personne que font mes filles est que je ne vois pas mes petits-enfants.
    Les deux enfants de ma fille cadette devaient venir pendant la Toussaint, ils s’y attendaient, mais je ne sais quelle mouche a piqué leur mère, elle a coupé toute possibilité de communiquer au dernier moment.
    Son ex a d’ailleurs envoyé un SMS à ma femme pour savoir ce qui se passe.

    Moi je ne peux plus contacter mes filles car elles font avec moi comme ces maîtres qui chassent leur chien, en train de les suivre, à coups de cailloux.
    Le chien ne sait pas pourquoi son maître le chasse, donc il persiste, le maître ne parvient pas à tuer les sentiments qu’a sont chien envers lui, il lui lance des cailloux pour le décourager.

    Mes filles font pareil avec moi. Elle me traitent comme un petit chien qui essaie de les rejoindre mais dont elles ne veulent plus.

    " Un effacement "  ( 50 )


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  • Je suis souvent fatigué de penser à ces deux filles qui m'ignorent. L'ainée m'a sèchement écrit un tout petit SMS pour me dire qu'elle ne viendra pas à Paris. Pas de formule genre " bises " ou " coucou Papa ", rien. De l'info glacée. Sans affect apparent.

    Cela me chagrine mais bon se chagriner est d'une rare inutilité.

    C'est la solitude de la peine du coeur qui pleure.

    Je me retrouve souvent, lorsque je travaille mon cornet à pistons, dans la position de Monsieur de Sainte Colombe, qui s'entrainait et s'entrainait encore pour mieux jouer et qui souffrait du deuil de son épouse. Moi j'ai le deuil d'Ingrid et je dois faire le deuil de la relation avec mes filles parce qu'elles l'ont ainsi décidées. A force de me traiter en puni on dirait qu'elles y croient, que j'aurais fait quelque mal .

    "  Un effacement "  ( 51 )


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  • C'est un dimanche matin de Toussaint.
    Ma femme est partie travailler à son hopital.

    Moi j'ai le bourdon.
    En m'éveillant je pense à mes deux filles qui m'oublient et même se montrent agressives envers moi quand je leur envoie un SMS pour avoir des nouvelles.

    On dirait qu'elles ne me reconnaissent plus le droit de les aimer.
    Moi je l'ai toujours fait j'ai été un papa gâteau attentif et empathique.

    Je ne mérite pas ce qu'elles me font subir depuis quelques mois.
    Je n'ai absolument rien fait qui puisse justifier cette sorte de mépris qu'elles entretiennent envers moi.

    " Un effacement "  (  52  )


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  • Je sens tout doucement ma souffrance, mon chagrin, ma déception, qui semblent s’unir et qui commencent à penser au combat.

    Je sens des idées de bataille, d’escarmouches, d’offensives qui me viennent.
    Chaque jour qui passe alimente tout doucement l’esprit de contre-attaque.

    La combativité.

    Il ne faudrait pas que je constate l’absence de sentiments définitive chez mes filles que j’ai tant aimées et que j’aime encore tant.

    Cela aurait des relents de trahison et je commencerais à me dire que cela serait devenu impardonnable et que cela devrait se voir puni.

    " Un effacement  " (  53  )


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  • C'est comme du feu dans les tripes, cette peur de ne plus être apprécié aimé comme " avant " par mes filles.
    Cela me ronge.

    Il ne faudrait pas que cela me déprime.

    En fait cela ne peut pas me déprimer car je sais à quel point la dépression serait une perte de temps.

    D'autre part je ne sais pas comment agir. Il est de ces problèmes que posent les gens et qui sont infernaux car insoluble.


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  • Hier, nous avons pu parler au téléphone avec les deux petits de ma fille cadette, ceux que nous aurions du avoir chez nous pendant les vacances de la Toussaint.

    J'ai essayé d'expliquer à S., le garçon, qu'il y avait eu des " problèmes techniques de communication ", car il n'avait pas compris pourquoi ça ne s'était pas fait.

    Je ne pouvais pas lui dire que sa mère avait empêché leur venue chez nous en empêchant toute relation sur un coup de tête.

    Nous avons pris l'adresse du père des petits pour leur envoyer notre colis de Noël, car vu les humeurs de leur mère, il ne serait pas certain qu'ils le reçoivent. Le silence, c'est le pire des mensonges. Je ne sais plus qui a écrit cela.

    " Un effacement  "  (  55  )


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  • Une journée très sévère pour mon moral. Parfois c’est très dur de s’adapter à la vie de crotte humaine.
    Mes filles ont fait de moi une merde humaine.
    J’en suis désolé, chagrin, je ne sais trop que faire de ma personne.
    Parfois j’ai même envie de me supprimer.
    L’image que j’ai de moi même est très abîmée détériorée, je perds l’estime de moi.

    Le fils de ma femme n’aurait jamais du inviter ma fille ainée à venir passer un dimanche chez lui à deux pas de chez nous, ils ne sont pas venus me voir, j’ai passé ce maudit dimanche seul comme une daube, à attendre qu’ils viennent me visiter, et rien, rien, pendant des heures d’attente. Je me disais : « Tiens elle n’a pas du aller le voir sinon ils seraient venus «.
    Le pire est toujours à craindre, je vis toujours le pire.

    Le pire, on ne l’imagine jamais. Je n’avais pas imaginé qu’Ingrid mourrait si vite.
    Je n’avais pas imaginé que mes deux filles commenceraient à m’oublier et même désormais à me traiter comme un méchant ou un indigne d’un seul de leurs regards.

    J’étais triste aujourd’hui parce que la situation perdure et qu’elle mène vers je ne sais où . Cela me fait perdre le goût de vivre.
    Je ne sais trop ce que cela va faire de moi et si cela va abîmer ma personnalité.

    " Un effacement "  (  56  )


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  • Oui, hier c'était terrifiant pour moi... Il y a des jours comme ça où l'on est en danger.
    Bizarrement sans que je sache pourquoi je me sentais mieux ce matin.

    J'ai me soulager en pleurant, j'ai exprimé ma réelle douleur et ça a calmé un peu la blessure, peut-être.

    Cet après-midi, je suis allé chercher les billets de TGV aller-retour pour Paris.

    Dans quelques jours je vais passer une journée là-bas, en compagnie de la fille d'Ingrid ( avec qui j'ai repris la fréquentation cet été à la suite de l'invitation que je lui avais faite de venir aux 10 ans de disparition d'ingrid ) et de son petit garçon.

    Les éditions m'ont envoyé un mail m'expliquant que la mise en page de mon prochain livre est en train de se faire ( " Ingrid absente ( pathologie d'un vide " )

    C'est le livre que j'ai tiré de la première partie de ce " Journal d'Isolement ", du temps où je mettais des dates. Le prochain sera rédigé à partir des notes que je prends ici en ce moment, les " effacements " . Je cherche des titres, par exemple " Le père oublié ", et.c, mais je pense que la bonne idée viendra d'elle même.

    Hier j'ai failli me noyer dans mon chagrin. Aujourd'hui j'ai sorti la tête de l'eau et j'ai respiré à nouveau.

    " Un effacement "  (  57  )


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  • Soudain mes tripes se nouent, sans prévenir.

    Une sorte de peur panique que mes filles ne m'adressent plus jamais la parole.

    Et puis je me ressaisis mais tout cela est fatiguant et pénible.

    Je ne voudrais pas que cela joue sur mon caractère, ma façon d'être.

    Elles me font vivre l'enfer sans même en avoir conscience.

     

    " Un effacement "  (  58  )


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